C’est une question que je me suis souvent posée. Moi dont les poumons avaient du mal à suivre un jogging de plus de 20 minutes je me disais “-Non mais c’est sûr on n’est pas conçus pour courir comme ça sur des dizaines de kilomètres! C’est pas humain !”
Eh bien pourtant peut-être que si…
C’est ce que j’ai découvert en regardant ce documentaire très bien documenté :
“Sommes-nous fait pour courir?” diffusé sur Arte en mai 2015.
L’évolution de notre rapport à la course, de la préhistoire jusqu’à la folie des baskets. Un documentaire captivant mené à grandes foulées par Niobe Thompson, lui-même coureur.
Pendant ces 50 minutes de reportage la caméra nous balade entre l’Occident où l’homme ne court plus que rarement et pour son plaisir aux fins fonds de l’Afrique où il y a encore peu certains hommes pratiquaient ce que l’on appelle “la chasse à l’épuisement”. Une course lente après un gibier pour le tuer quand , par épuisement, il s’arrête.
Le réalisateur et ethnologue veut répondre à cette grande question : notre corps humain est-il fait pour subir les assauts de kilomètres de courses répétés ? Au vu des blessures et de la difficulté qu’ont certains en Occident on pourrait en douter. Pourtant le reportage part sur les traces de nos ancêtres, les premiers hommes qui sont passés de quatre à deux pattes et nous explique comment notre corps est fait pour fonctionner à la verticale et courir ainsi.
“…notre corps humain est-il fait pour subir les assauts de kilomètres de courses répétés ? Au vu des blessures et de la difficulté qu’ont certains à pratiquer on pourrait en douter.”
Certes nous ne serons jamais aussi rapide que des animaux à quatre pattes mais le fait de nous être relevé, malgré la fragilité que cela constitue, nous a obligé à trouver de nouvelles façons de survivre, dont cette chasse à l’épuisement que nous somme l’unique animal à pratiquer. Une chasse qui nous a permis de manger suffisamment de viande pour faire grossir notre cerveau et développer ensuite encore plus de stratégies jusqu’à en arriver où nous sommes aujourd’hui : des êtres qui ne souffrent très peu des prédateurs (cf. vidéo à 5:13).
Sans plus de suspense pour ceux qui n’auront pas le temps de regarder l’intégralité de la vidéo : oui nous sommes fait pour courir mais de manière plutôt lente et sur de grandes distances. Notre corps est fait pour ça et très bien fait même mais avec nos chaussures nous modifions sa façon naturelle de se comporter qui fait que parfois nous souffrons en courant. Comme le montre le reportage en Ethiopie, les éthiopiens sont les maîtres du monde en la matière car jeunes ils courent souvent pieds-nus et prennent naturellement une posture idéale qui leur fait gagner des centièmes de secondes dans les chronos et leur évite les blessures. Ils placent leur corps naturellement vers l’avant et sur la pointe et la moitié avant du pied beaucoup plus que sur le talon. Cette posture idéale permet de porter tout l’énergie de sa foulée sur l’avant du pied et qu’ainsi une bonne partie de cette énergie soit redonnée par la voûte plantaire pour rebondir (cf. reportage à 28:33 minutes de vidéo pour l’explication complète).
“J’ai testé sur tous mes joggings récemment de courir de cette manière, beaucoup plus sur l’avant du pied et en posant à peine le talon et je dois dire que les résultats sont bluffants !”
J’ai testé sur tous mes joggings récemment de courir de cette manière, beaucoup plus sur l’avant du pied et en posant à peine le talon et je dois dire que les résultats sont bluffants ! Plus de douleurs aux genoux comme cela m’arrivait régulièrement (c’est aussi le cas du coureur du reportage à 28:33 minutes de vidéo). Mon parcours fait d’habitude en 45 minutes est fait en moins de 30 minutes. Je me sens bien moins fatiguée pendant et après.
Tout ça juste en changeant ma façon de poser mon pied ! Alors ne vous embêtez pas à investir dans des paires de chaussures hors de prix, ce qu’il vous faut d’après les meilleurs spécialistes dans le domaine c’est au contraire une chaussure avec la semelle la plus fine possible pour ne pas gêner le ressenti du sol et le déroulé du pied et donc courir comme notre corps le ferait naturellement s’il n’était pas protégé. Ce qui est l’idéal pour nos tendons, muscles et autres os qui supportent les chocs répétés de la course.
Comme l’explique le résumé d’Arte :
“Son film pointe un paradoxe : dans nos sociétés modernes où l’on prise les baskets sophistiquées, les meilleurs coureurs restent ceux qui, trop pauvres pour avoir des chaussures, se sont entraînés pieds nus.”
Ceux qui ont du mal à courir manquent donc tout simplement d’expérience ou alors se sont dégoûtés de la course parce qu’ils courent mal et que cela leur génère des douleurs. Je voulais donc partager avec vous ce documentaire très intéressant qui répond à une question que je me suis personnellement souvent posée et vous inciter à refaire un footing en suivant ces simples conseils pour êtres sûrs désormais que ce soit un bon moment et pas une torture 🙂
https://www.youtube.com/watch?v=lvz1ciLInds
Étiez-vous au courant que nos chaussures nous font finalement plus de mal que de bien quand on court de manière prolongée ?
Continuez-vous à douter malgré les allégations de ce reportage et si oui pourquoi ?
PS : (29 juin 2015) Je me suis rendue aujourd’hui à Décathlon à la recherche de “chaussures minimalistes” pour courir presque comme pieds nus et le vendeur qui était un grand coureur m’a expliqué que son frère en a utilisé aussi et s’est quelque peu “abîmé” en n’y allant pas doucement. Donc conseil si vous souhaitez tester la basket minimaliste, vous commencez doucement sur sol pas trop escarpé et vous y allez progressivement, 20 minutes a lieu de votre heure habituelle et progressivement. Comme me l’expliquez ce vendeur, lui court trop sur l’avant du pied et a tendance à s’abîmer le tendon à l’arrière et la cheville, il me disait que l’idéal serait à son avis de courir vraiment sur le plat, la voûte, au milieu parce que nos petits corps d’occidentaux mine de rien ne sont pas habitués à ça depuis l’enfance. Voilà ! Merci monsieur Décathlon ! 🙂
Hélas, chose dont personne ne parle, c’est l’impact négatif de la course sur le périnée des femmes, et surtout, après accouchement.
Un des facteurs causant un affaiblissement du périnée et augmentant le risque de descente d’organe(s) est la pratique d’activités physiques avec impact. La course à pied, de par les impacts, crée une force équivalant à trois fois (3x) le poids de votre corps sur le périnée.
Donc imaginez un peu les dégâts… En cela on ne peut pas se comparer à un homme, de par notre physiologie.
Vous n’êtes pas encore concernée, mais les joyeusetés de l’après accouchement sont tabous en France, toutes en souffrent, rares personnes en parlent.
Cela serait utile de lire quelques recherches sur votre blog
Bonjour Claire et merci pour cette information qui est toutefois, il me semble, connue de pas mal de kinés qui proposent de la rééducation périnéale post-accouchement. J’ai personnellement publié un article sur les abdos après l’accouchement (pour déconseiller les fameux “crunchs”), cf. Après l’accouchement ne détruisez pas vos abdos avec des exercices trop violents) mais je ne peux pas écrire sur tout alors merci pour cette info qui, j’en suis sûre, intéressera celles qui passent par ici 🙂
Personnellement je pense que courir permet de garder la forme de manière ludique, et perso j’adore courir avec de la musique !
Article passionnant, donc oui nous sommes bel et bien fait pour courir, dommage que j’aime pas trop ça avec mes 90 kilos de barbac! 😉
Haha merci Samuel pour ton commentaire 🙂
Je viens de découvrir le site grâce à l’article de la pilule, c’est une super découverte!
Merci pour le contenu 😀
Merci beaucoup Ol 🙂
Tes photos aussi sont sympas, surtout les portraits.
aha merci c’est gentil, pourtant les portraits sont ma bête noire !
Ce sont pourtant tes meilleures photos je trouve ^^ (mais bon j’adore le “sujet humain” donc c’est peut-être pour ça, je trouve qu’une photo sans “vivant” n’en vaut presque pas la peine tant ça me passionne 🙂
Bonjour Sabrina,
J’avais fait une superbe tirade pour expliquer en quoi je trouvais que ce reportage sur lequel je suis tombé il y a quelques semaines en replay ne répondait pas forcément aux questions mais ouvrait sur un débat. Mais bon, je me suis pris “ce commentaire semble être du spam” et quand je suis revenu en arrière j’ai perdu tout mon commentaire : Frustration absolue
Je pense que nous ne sommes pas faits spécifiquement pour courir, mais que ce qui explique notre survie est dans la latitude de nos capacités que ce soit au sol, en eau, en l’air (dans les arbres j’entends…).
Voilà.
Merci pour cet article qui m’a tout de même éclairci par rapport au reportage seul,
Geoffrey
PS : autre bug sur ton accueil en bas si on clique sur “page 2” ou “next”, cela reste sur l’accueil on ne peut pas voir les anciens articles.
Salut Geoffrey,
Vraiment désolé de ta mésaventure, ceci dit ça m’est souvent arrivé sur d’autres blogs et perso je copie mon commentaire avant de le soumettre au cas où… j’ai contacté mon fournisseur de thème pour trouver une solution à la page d’accueil.
En attendant je te conseille plutôt d’utiliser les thèmes du menu pour trouver ce que tu veux.
J’ai du prendre un anti-spam devant le nombre de spam que je recevais tous les jours donc si tu commentes beaucoup ou que tu mets pas mal de liens vers des sites il peut te considérer comme spam bien que(en ayant changé plusieurs fois), celui-ci reste le plus performant et le moins pénalisant, tu es le premier qui me fais ce retour mais je note !
J’ai monté ce site moi-même donc forcément il peut y avoir des bugs mais comme je ne peux payer personne pour les réparer c’est compliqué ! Donc work in progress !
Bref, pour en revenir au cœur du sujet, peux-tu détailler un peu plus sur “nous ne sommes pas faits spécifiquement pour courir” ? Tu dis que c’est une capacité que l’on a développé pour notre survie c’est ça, malgré que notre squelette à la base ne soit pas le plus adapté pour ça ?
super intéressant cet article 🙂
Merci Amélie 🙂
… et ton conseil sur la transition progressive me parait effectivement très important : dans la plupart des cas, marcher pieds nus ou avec des chaussures minimalistes représente un sacré changement pour les pieds !
Oui, en tous cas le vendeur s’y connaissait vraiment bien et a insisté sur ce point.
Hello Sabrina
Merci pour cet article intéressant. J’ai eu le même genre d’interrogations il y a quelques mois 😉 Ce que j’en ai retenu pour ma part :
1) toutes les populations de chasseurs cueilleurs actuelles ne pratiquent pas ce genre de chasse, mais il y en a effectivement ;
2) quand elle est pratiquée, la vitesse moyenne sur l’ensemble de la chasse est surprenamment peu élevée, équivalent à celui d’une marche rapide.
Perso j’en ai conclu qu’on n’est pas “fait” pour courir, ou plus précisément pas sur de longues distances, régulièrement et de manière intensive. Les coureurs réguliers de Marathon me paraissent quasi tous avoir des corps détériorés quand ils ont plus de 40 ans (autour de moi c’est le cas par exemple). Ton analyse m’a donné envie d’aller voir les détails du reportage !
Pour ce qui est des chaussures minimalistes, je suis très convaincu, j’attends un futur renouvellement de chaussures pour mettre en application 😉 C’est super que tu sois passée à l’action aussi vite, j’espère que tu feras un article “retour d’expérience”, je suis bien intéressé. Si tu veux pousser le concept encore plus loin, il y a les fameuses “Vibram five fingers”
Salut Guillaume 🙂
Pour ce que tu dis je pense aussi qu’il ne faille pas abuser bien que notre corps soit quand même bien fait et qu’il se renforce au fur et à mesure des utilisations (difficile de bien expliquer là tout de suite en détails mais nos os par exemples se renforcent avec les )pressions exercées dessus, plus on les utilise plus ils se solidifient, étonnant non ?
Je trouve aussi que les grands marathoniens m’ont souvent l’air de souffrir de maux de dos ou de genoux chroniques qui ne font pas envie ou mettent la lumière sur un problème : peut-être celui justement des chaussures qui rendent une impression de course confortable mais qui au final détériorent le corps non prévu pour les utiliser…
Je ne peux que t’inviter effectivement à regarder le reportage en entier et on en rediscutera après, je trouve en tous cas qu’il est très bien fait et très convaincant.
Pour les chaussures je ne les ai pas encore achetées faute d’argent mais j’achèterais un jour et les five fingers sont assez peu adaptées à) mes tout petits pieds…
Oui j’ai appris de mon kiné le coup du renforcement des os avec des pressions/chocs il y a quelques semaines. C’était assez contre-intuitif pour moi qui essayait de faire tout doux pour les bichonner 😉
haha je ne savais pas que c’était réservé aux (suffisamment) grands pieds, ils se privent d’un gros marché Vibram ! 😉
C’est pas qu’ils ne fassent pas les petites tailles mais c’est que j’ai de tellement petits pieds (35/36) que souvent les trucs comme ça avec une forme standard de doigts est trop grande et inconfortable pour moi ^^
Oui, c’est intéressant parfois de voir comme certaines choses sont “contre-intuitives” ^^
Juste pour corriger l’idée reçue: http://www.maxisciences.com/homme/ou-l-039-homme-se-situe-t-il-dans-la-cha-ne-alimentaire_art31504.html
Oui Sophie tu vois j’ai failli préciser ma pensée anticipant déjà les réflexions puis je me suis dit “tant pis!” bon donc je précise ma pensée : avec nos technologies nous sommes en haut de la chaîne alimentaire car capable de maîtriser n’importe quel être vivant et de le tuer mais sans nos outils nous ne sommes pas en haut nous sommes bien d’accord 🙂
Franchement Sophie si tu crois que je suis du genre à avoir une pensée aussi réduite je me demande parfois pourquoi tu t’infliges la lecture de mon blog ?