Vous visualisez ce moment où votre portable sonne, le nom de votre correspondant s’affiche et par on ne sait quelle étrange force obscure vous vous sentez obligé de décrocher ? Pourtant vous êtes encombré par vos sacs de courses ou en train de profiter d’un bon livre.
Mais alors pourquoi décrocher ?
Je pense qu’il devient urgent d’apprendre à moduler notre disponibilité pour l’extérieur.
Donner aux autres en leur parlant, répondant à leurs attentes, leur accorder de l’attention ne peut pas être un état perpétuel. Pour offrir il faut soi-même recevoir et si vous offrez tout le temps alors très vite vous n’aurez plus rien à donner.
Etre disponible sans arrêt est épuisant. Du coup ensuite vous donnez mal, peu. Vous êtes irrités quand vous décrochez le téléphone, vous répondez à la va-vite ou mal aux mails, vous hurlez dans l’interphone qu’il n’y a pas écrit concierge sur votre front.
Bref, vous avez besoin de vous ressourcer dans votre solitude pour mieux revenir au monde.
“Etre disponible sans arrêt est épuisant. Du coup ensuite vous donnez mal, peu.”
N’ayez aucun scrupule à mettre votre portable en mode avion aussi souvent que possible ou à ne pas répondre quand ce n’est pas nécessaire et que cela vous ennuie. Les fois où vous répondrez ou rappellerez, vous le ferez avec le sourire et en prenant le temps car vous l’aurez choisi.
N’ayez aucun scrupule à laisser votre boîte mail en friche pendant vos vacances ou les week-ends si vous n’attendez aucun mail important. Vous éviterez de répondre à la va-vite en faisant des fautes et en ayant peu de réflexion voire en vous énervant.
N’ayez aucun scrupule à faire taire l’interphone si vous êtes dans un grand immeuble et que l’on sonne régulièrement chez vous “parce qu’on a oublié son badge” ou pour livrer une pizza aux voisins.
C’est un fait très simple que nombre d’entre nous oublient sous la pression.
Or tous ces micro stress ne sont pas anodins. Lorsque vous ressentez ce petit énervement à voir votre boîte mail remplie de conneries et que vous devez prendre cinq minutes pour tout trier, lorsque vous pestez parce que votre mère/sœur/patron vous appelle pour la cinquième fois de la semaine pour une stupidité en vous coupant dans une tâche importante vous sécrétez plusieurs hormones du stress.
Ces hormones favorisent lorsqu’elles sont trop régulièrement sollicitées la dépression, le stockage des graisses, l’insomnie, les infections cutanées et font vieillir nos cellules plus vite.
“Cette personne qui appelle peut-elle vous laisser un message ? Oui.
Vous en voudra-t-elle pour autant ? Non.”
Ne sous-estimez donc pas ces stress quotidiens et remettez les choses à leur juste place.
Ce mail doit-il vraiment trouver une réponse immédiate ? Rarement.
Cette personne qui appelle saura-t-elle que vous n’avez intentionnellement pas décroché ? Non.
Cette personne qui appelle peut-elle vous laisser un message ? Oui.
Vous en voudra-t-elle pour autant ? Non.
Apprenez à vous rendre indisponible. Vous avez le droit de faire une activité ou de vous reposer sans être interrompu, sans intrusions.
Ne soyez pas à la disposition de tout le monde alors que vous ne l’êtes même pas pour vous-même. Vous n’en apprécierez que plus vos échanges et ils gagneront en qualité et en efficacité.
Des adeptes parmi vous qui pratiquent déjà ?
Merci beaucoup Sabrina.
Tout le meilleur pour la suite et à très bientôt.
Amitiés !
Mais je t’en prie, avec plaisir ! On vit dans une culture où la tendance est de souligner ce qui ne va pas avant ce qui va… ce qui est dévastateur, notamment pour le sentiment de valeur personnelle.
Oui, l’appel à participation sur le blog n’empêche pas, en parallèle, la vente d’e-books. Si tu as ne serait-ce que 2000 personnes qui donnent à hauteur de 5 euros, cela fait une jolie somme à la fin. Et c’est plus que mérité !
Si jamais tu souhaites une relecture des e-books avant de les proposer à la vente, n’hésite pas. Je serais ravie de te rendre ce petit service.
Plein d’ondes positives pour tes projets radio, j’espère qu’il aboutiront !
Amitiés.
Alda.
Merci beaucoup pour tout ce soutien, je ne t’embêterais pas avec ça je suis dans une famille de profs et d’écrivains qui sont déjà mes relecteurs attitrés mais en tout cas merci beaucoup pour ton soutien, je viens de regarder comment créer un bouton d’appel au don et je vais tenter, on verra bien !
Ps : ton blog est aussi très sympa et qualitatif au passage 🙂
Bonjour Sabrina,
Je suis ton blog depuis longtemps en “sous-marin”, sans jamais commenter. J’ai eu envie de le faire à de multiples reprises, puis c’est ta réponse en commentaire sur ta situation professionnelle qui m’a décidée. C’était il y a plusieurs semaines déjà, car je peux peux être trèèès lente à la détente ! Du coup, ce commentaire n’est pas à la bonne place, mais je ne retrouve plus l’article… Tu me pardonneras, j’espère.
Je pense que tu pourrais insérer un appel aux dons dans ton blog, comme le fait Agnès Maillard, l’auteure du Monolecte :
http://blog.monolecte.fr/
Appel assorti de ce que tu expliques dans ta réponse en commentaire : ton investissement dans ce blog pour offrir des textes de qualités et de vraies infos, le temps que tu passes à les chercher, ton refus de billets sponsorisés (oh, comme tu as raison !), ta situation professionnelle précaire… Chacun est libre de donner ou non à mesure de ses moyens. Personnellement, au vu de ce que tu nous offres dans ce blog, je participerais sans hésiter. La somme réunie sera peut-être modeste, mais si elle peut t’aider au quotidien, pourquoi pas ? C’est aussi une forme de reconnaissance de ton travail, même si, évidemment, tu ne tiens pas de blog pour les sous… Ca se saurait, rires ! Et pourquoi ne pas faire un petit article à ce sujet dans ton blog, pour voir ce que tes lecteurs/lectrices en pensent ?
N’hésite pas à me contacter par mail si tu le souhaites, je serais ravie d’échanger avec toi. Quand bien même je me suis reconnue dans ton billet sur les gens qui parfois, ne répondent pas à leurs mails… Mea culpa. C’est parfois compliqué d’avoir une vie… compliquée.
Amitiés de Malaisie.
Alda.
Pfiou, par quoi commencer tant ton commentaire m’a émue…
D’abord merci parce que vous êtes 40 000 à passer par ici chaque mois et que finalement je ne sais pas vraiment ce que vous pensez de mes écrits donc merci de me le dire aussi joliment.
Le commentaire auquel tu fais écho se trouve sous l’article 10 astuces sans efforts pour réduire vos déchets (je le retranscris ci-dessous pour ceux qui nous lisent :
Message de Sandra (qui me proposait un sujet d’article) :
“Merci pour ta sincérité. C’était juste quelques idées balancées, n’y vois surtout pas une exigence de ma part. C’est déjà très bien ce que tu fais. Il est évident que tu y passes du temps au vu de la qualité de tes écrits.
Garde ton éthique, ça devient si rare. Je te dis à bientôt et t’assure de mon soutien!
Sandra
PS:40 000 (lecteurs mensuels du blog) c’est hallucinant! Les chiffres parlent d’eux-même.”
Ma réponse :
“C’est une vertu que j’essaie d’appliquer avec un maximum de tact mais je ne te cache pas que je suis un peu déprimée en ce moment. J’aimerais pouvoir me mettre à fond dans un projet professionnel sauf que je ne veux pas faire des choses totalement inintéressantes du coup je paie mon exigence par ma précarité.
J’ai trois casquettes : journaliste indépendante pour la presse écrite, animatrice précaire à Radio France et blogueuse ici. J’aimerais faire ce que je fais sur ce blog (ou en tout cas dans l’esprit, en radio) mais ça ne se fait pas comme ça, il faut des contacts, des rendez-vous dans les hautes sphères et je ne suis qu’une jeune inconnue provinciale donc ça ne va pas aussi vite que je le souhaite même si tous mes interlocuteurs reconnaissent mes qualités… il y a très peu de place et beaucoup de gens plus âgés, expérimentés et avec un meilleur carnet d’adresse que moi. En presse écrite à cause de la radio je ne peux m’y lancer à fond et si c’est intéressant c’est bien plus fastidieux qu’en radio, ma passion première, mon média de prédilection c’est la radio et c’est là que je veux être.
Le blog je peux y être totalement moi-même et j’adore! Il prend de plus en plus de place mais j’ai toujours de moins en moins de temps à lui accorder donc pas d’investigations comme je rêverais de faire. Enfin dernièrement je me suis lancée dans la rédaction d’un livre ce qui ajoute une nouvelle casquette ! Voilà donc j’attends qu’un de ces aspects se développe mais à tout faire on ne fait rien ou mal et je déteste ça donc si ça peut t’aider à mieux comprendre ma situation ^^
Sinon oui les stats du blog sont bonnes même si ça reste encore modeste et j’aimerais pouvoir au moins en tirer un revenu, ne serait-ce que pour être récompensé de mes efforts, mais il faut vendre un peu son âme au Diable alors je préfère garder ma liberté. Certains pensent que c’est stupide, que “tout ce qui a de la valeur se paie”, moi j’applique réellement et sans aucun regret dans ma vie les idéaux dont je vous parle dans mes billets d’humeurs.
Ce n’est pas faux, ce ne sont pas des envolées lyriques purement théorique, je vis vraiment ma vie comme ça et je pense que je ne sais pas faire autrement. Alors même si cette société ne sait pas apprécier à sa juste valeur le travail que je fournis je continuerai à rester droite dans mes bottes, je sais être souple mais je refuse certaines choses et préfère attendre et ne rien faire plutôt que de renier tout ce en quoi je crois.
Je me bats tous les jours pour enfin réussir à percer dans un des domaines sur lesquels je travaille (écriture, journalisme, animation radio), j’ai bon espoir de pouvoir m’investir totalement dans une de ses voies avant mes trente ans (j’en ai 27) et je ne veux pas jouer la victime “on ne reconnais pas mon talent snif snif” : je sais que j’aurais un jour ma place et des gens qui sauront l’apprécier 🙂
Donc oui effectivement je refuse d’insérer des pubs sur le site qui vont vous gêner et me rapporter péniblement une centaine d’euros par mois, et puis c’est vraiment pas l’esprit ici. J’ai donc regardé récemment comment je pourrais vivre de mon blog et j’ai compris : rédiger des e-books sur des sujets qui vous plaisent et les vendre au prix modique de 2/3 euros (si ne serait-ce que 2 % d’entre vous les achète chaque mois j’ai déjà de quoi vivre^^) c’est donc ce sur quoi je travaille en e moment- : 8 idées d’e-books que je vais devoir rédiger et surtout mettre en forme pour vous proposer un beau produit, comme ça pas d’appel au don : vous payez pour obtenir quelque chose 🙂
Ceci dit j’ai toujours été gênée par cette idée de bouton d’appel au don mais il faut croire que la générosité des gens se fait de manière étonnante donc pourquoi pas essayer effectivement. Je suis d’ailleurs toujours soufflée de la générosité de donateurs sur des sites internes d’appels aux dons donc je vais d’ici cet été mettre tout cela en place sur le blog et voir comment ça prend.
En parallèle j’ai de très gros rendez-vous professionnels en radio très bientôt et j’espère qu’ils vont vraiment déboucher sur quelque chose afin que je puisse faire en radio ce que je fais ici et toucher des millions de personnes.
Mille merci encore pour ton message et voilà, merci quoi <3
Bonsoir. Très bon article. C’est vrai que nous sommes bien trop connectés de nos jours, et la communication est TROP facile. Sms, appels, whatsapp, messenger, mails… Les gens envoient des messages à toute heure et s’attendent à des réponses rapides.
Pour ma part, je refuse d’installer mes mails sur mon téléphone pour ne pas être dérangée (les gens me prennent souvent pour une espèce d’ermite d’ailleurs, simplement car je n’ai aucune envie d’avoir accès à mes mails h24), et je réponds souvent aux divers messages à des heures précises de la journée (souvent quand je rentre en transports le soir, histoire de rendre ce moment productif, et ne pas empiéter sur le repos à la maison).
Il est nécessaire de déconnecter pour savoir se reposer et recharger ses batteries.
Ton article fait vraiment du bien, et nous décomplexe de débrancher de temps en temps 🙂
A bientôt,
Elegna
Salut Elegna et merci pour ton gentil mot !
Après c’est vrai que je trouve que nous aussi avons intégré un langage qui montre que nous nous plions à un moindre niveau à tout cela, par exemple quand tu dis “pour rendre mon trajet plus productif”… c’est fou hein !
J’aime tellement cet article, je m’y reconnait beaucoup ! Car après avoir eu un job trop stressant, trop de téléphone trop d’heures de travail avec des deadlines de fou…
J’ai réalisé à quel point c’est important d’avoir du temps pour soi. Avec le recul je remercie ce job car aujourd’hui plus rien n’est urgent pour moi, et c’est moi qui décide si j’ai envie de répondre, de parler etc…
Avec les smartphone et la technologie d’aujourd’hui c’est important de faire attention à ne pas être esclave des appareils technologiques…
Super article !!
Bises
Merci Beauté 🙂
Je crois effectivement que nous sommes beaucoup à avoir expérimenté l’extrême pour avoir envie d’un retour à une certaine tranquillité, tant mieux !
100% d’accord avec ton article !
Et je pratique !! Pour avoir des moments privilégiés avec ceux que j’aime et qui sont actuellement en face de moi 🙂
Je sentais bien qu’à traîner sur mon téléphone H24 je passais à côté de la vie, celle qui se déroule sous mes yeux.
J’ai expérimenté la différence et ça fait du bien de voir que je ne suis pas la seule 🙂 !
Meilleurs voeux !
Salut L’Espérance 🙂 (blog très sympa au passage^^),
Oui, j’aimerais tant que tous ceux qui sont rivés sur leurs smartphones/TV/consoles quand ils sont en groupe puissent le comprendre mais je sais aussi que nous ne pouvons faire comprendre les choses aux autres et que c’est à eux d’avoir leurs déclics ^^
Meilleurs vœux aussi !
Merci pour mon blog 😀
C’est vrai qu’il faut que les autres aient leur propre déclic mais je pense qu’en en discutant tranquillement et en partageant ce qu’on en pense ils peuvent l’avoir. Il suffira peut être de leur faire lire ton article ^^
Oui, c’est une façon très positive de voir les choses, mon expérience m’a malheureusement (ou heureusement je n’ai pas vraiment de jugement sur ce qui “est” tout simplement) montré que le déclic durable et suivi d’action provient souvent d’événements qui remettent la personne en question sans quoi cela reste trop superficiel. On lit, on se dit “ah oui c’est vrai” puis on oublie dans le tourbillon de la vie et aussi parce que nous sommes de moins en moins capable de prendre le temps, de lire, puis de se poser, d’y réfléchir… mais ce n’est pas grave très sincèrement 🙂
Même si tu ne réponds pas tout de suite à nos commentaires, je ne vois pas où est le problème 😉 De quel droit pourrions-nous l’exiger d’ailleurs? Voilà, c’est ça: on a beaucoup d’exigences…
Je suppose que quand tu le fais (même fatiguée) c’est par envie et plaisir. Et dans le cas contraire, on ne devrait pas avoir à se justifier de prendre du temps et du recul.
Oui bien sûr et si je fais tout cela c’est uniquement par plaisir, dès que la petite alarme du déplaisir oud e l’obligation résonne dans ma tête je te rassure je l’écoute mais c’était juste pour montrer que ceux qui se servent de ça comme prétexte c’est pas top top (même si ça se comprend aussi enfin disons que tout dépend des cas et de comment c’est fait^^).
J’espère que tu me comprends 🙂
J’ai la chance d’avoir un travail qui ne nécessite pas que je sois dispo à 100% pour lui, je peux donc déconnecter dés que j’en sors.
Je textote avec modération (même avec mes amis à l’autre bout de la France) mon téléphone ne me sert en fait qu’à passer ou à réceptionner des appels vraiment importants. Et je n’ai pas souhaité installer Internet ni d’applications sur mon portable. J’ai décidé qu’un IPhone dernier cri ne rendrait pas ma vie meilleure. Je suis donc un ovni dans cette société ultra connectée. Ultra psychosée, ultra possédée. J’assume bien alors que les autres en sont choqués. Moi ce qui me choque ce sont les comportements abusifs, agressifs qui agissent comme s’ils étaient tous chirurgiens. On manque beaucoup d’humilité.
J’assume mon allergie chronique à toutes ces nouvelles technologies qui nous rendent esclave du regard de l’autre et de sa parole. Je pense que ça vient beaucoup de mon éducation car jamais de la vie mes parents n’auraient toléré un repas avec un portable à côté de la fouchette. Merci à eux puisque aujourd’hui je me sens bien plus libre que certain(e)s de ne pas culpabiliser quand je n’ai pas pu décroché (à quoi sert une boite vocale sinon?) ou que je ne souhaite pas répondre. Faire un petit tour dans “la vie en vrai”, c’est drôlement chouette parfois 😉
Oui, ça vient souvent de l’éducation et pour d’autres non, ça doit vraiment être un état d’esprit volontaire et personnel.
Par contre je n’ai pas compris quand tu dis “agressifs qui agissent comme s’ils étaient tous chirurgiens.” …
Je voulais dire qu’ils agissent commes des gens qui ont un emploi du temps très chargé et qui ne peuvent pas se rendrent indisponibles – comme les chirurgiens, par exemple. Pour moi, croire ça, c’est avoir une haute opinion de soi-même. On s’impose d’être disponibles quand d’autres qui n’ont pas le choix voudraient moins l’être.
Ha d’accord oui c’est comme l’expression “j’ai un emploi du temps de ministre”, on peut remplacer ministre par chirurgien, je n’avais jamais entendu ^^
Bien sûr, comme je le dit souvent, moi-même qui quand je travaille fait jusqu’à 12 heures par jour en me levant à 3 heures du matin et qui, prend le temps de répondre gentiment à tous les gens y compris ici, ça me fait marrer ceux qui me disent le contraire, si on veut on peut, même en ne le faisant pas tout de suite.
Comme c’est intéressant…. Je vis la même problématique. Je ne supporte plus les gens qui quittent la table pour leur téléphone.
Mais dans mon quotidien, ce n’est pas tant la disponibilité virtuelle qui me questionne, mais la disponibilité physique. Les personnes qui interrompent ton activité, ta parole, ta pensée…
“L’intrusivité” = l’intrusion vécue agressive. Toujours être disponible.
Ma famille est comme ça, on appelle à tout bout de champs, on ne toque pas à la porte, on vient te parler alors que tu es dans la sdb ou aux toilettes.
Dans ces cas là… C’est dur car on n’a pas de messagerie physique, on ne peut pas tout le temps se dire, il viendra me reparler plus tard, et puis le mal est déjà fait. Quelle oppression. Quelle pression!
Merci en tout cas, je vais méditer là-dessus!
PS : pendant que j’écris ce message, ma mère m’a demandé sa cigarette électronique et vient de déplorer quelque chose. Voilà, mais elle sait bien que j’écris quand même non? Bouh.
Ça me fait penser à ma soeur qui a la faculté de se mettre en mode ‘j’écoute pas’ sans que ça se voit. Quel génie.
Oui tu as une famille édifiante en la matière ! 🙂
Je pense que pour lutter contre leurs intrusions il suffit de le dire tout simplement, ou s’ils e veulent définitivement pas comprendre faire comme ta sœur et ignorer celui qui continue ses intrusions jusqu’à qu’il saisisse ta “non-disponibilité”
Hello hello !
Des adeptes ? Oui, moi… Depuis longtemps. Depuis bien AVANT l’invention du GSM !
Ma phrase fétiche, dans ces cas-là : “si c’est important, on rappellera ou on laissera un message” !
Je DÉTESTE être dérangé par, au choix, un téléphone, un interphone, quelqu’un qui frappe à la porte, un SMS, un rappel de mon calendrier en ligne, …, quand je suis occupé.
Et “être occupé”, pour moi, ca peut être parce que je mange, parce que je dors, parce que je rêve et que je suis en train de bailler aux corneilles (charmantes bestioles que j’aime de tout mon cœur de hibou), parce que je suis en plein câlin, parce que je lis, parce que je travaille, parce que je ne me sens pas disponible et n’ai pas envie de répondre, tout simplement…
Deux anecdotes…
Il y a au moins deux ans, j’étais chez ma mère, septuagénaire esclave du téléphone. Il est midi, nous sommes à table, et j’ai posé mon téléphone sur l’appui de fenêtre. Mon téléphone sonne. Je ne bronche évidemment pas. Ma mère s’agite, me dit “hé, tu n’entends pas ton téléphone qui sonne ?”. Je laisse sonner et je lui réponds “bin, si, je l’entends, mais nous sommes occupés à manger, là maintenant”. “Ho, mais, moi, je ne saurais pas laisser sonner comme ça, sans savoir qui c’est”. “Moi, si, maman”…
Il n’y a pas que les septuagénaires qui soient accros au téléphone. Je me rappelle d’une nuit où j’étais “occupé” (…). Le téléphone de ma compagne de l’époque – une trentenaire – miaule dans la pièce à côté de notre chambre (où il était mis en charge) pour signaler qu’il vient de recevoir un SMS. Trois secondes plus tard, elle quittait notre étreinte et le lit pour aller lire le SMS et y répondre !
Mon téléphone professionnel est éteint en moyenne 23 heures sur 24 (normal, les clients sont censés laisser leurs coordonnées dans la boîte vocale, et je les rappelle dans les 24 à 48 heures).
Et mon téléphone perso est généralement allumé (parce que je peux en avoir besoin pour faire une recherche rapide, par exemple), mais il est souvent en mode avion.
Belles fêtes de fin d’année à tout le monde !
Et tous mes vœux pour 2016 !
Ho, et puis, tous mes vœux pour 2017 et 2018 aussi, tant qu’on y est !
Salut Eric et bonne année(s) à toi aussi !
Tes anecdotes sont… édifiantes ! (celle avec ta mère je crois qu’on l’a tous vécu, je réponds comme toi que je m’en fiche et là : airs ahuris : ” – Oh mon Dieu une personne qui n’est pas comme nous !” non mais sérieusement…)
Au passage merci à tous pour vos commentaires toujours très fouillés, ça fait extrêmement plaisir d’avoir d’aussi bon commentateurs et fidèles lecteurs que vous !
Oh moi c’est plutôt l’inverse… je suis trop pratiquante !!! Je suis même un peu phobique du téléphone et mes amis savent qu’il faut me laisser un message et que ça me prendra peut être quelques jours pour les rappeler s’il n’y a pas d’urgence (ça permet de faire un premier filtrage, ahah !!)
J’ai même appris à mon petit neveux à ne pas me “spammer” en lui expliquant que si je ne réponds pas c’est pour une bonne raison et que ce n’est pas en faisant sonner mon portable 10 fois d’affilée que je vais répondre dans de meilleures conditions !! Et ça marche !! Il n’appelle plus qu’une fois et laisse un message si je ne réponds pas (et il a 15 ans donc notons le geste !!)
A chaque fois qu’on me propose d’installer une nouvelle appli genre snapchat ou skype je dis non ou freine des 4 fers (je n’ai que 2 contacts enregistrés sur skype, mes 2 frères qui vivent à l’étranger), je n’ai que des “vrais” amis sur mon profil fb (donc quelques dizaines et ça me va très bien) et je refuse les invitations d’amis d’amis que je ne connais pas…
Bref, je suis une vraie solitaire (peut-être même un peu trop des fois…), dans le sens où j’adore voire mes amis et passer du temps avec eux, je suis très proche de ma famille, mais je n’en ai pas un besoin irrépressible et permanent et j’apprécie tout autant les moments en tête à tête avec moi-même !!! La différence entre désir et besoin, quantité et qualité ^_^
Ben écoute de nos jours dans notre monde qui va à une vitesse folle o pourrait te qualifier comme tu le fais de réelle ermite sauf que dans un monde fou qui est le fou ? Celui qui obéit aux règles folles à son détriment ou celui qui s’écoute envers et contre tout quitte à se stigmatiser ?
Il y a encore quinze ans à peine ta façon d’être était la norme. Nous avions des téléphones fixe sans forcément de répondeur, beaucoup n’avaient pas de boîte mail et personne ne s’en offusquait 🙂
Oui et d’un autre côté cette façon d’être m’a permis d’avoir autour de moi des amis fidèles et qui m’acceptent comme je suis, même quand j’appelle le jour même pour leur expliquer que j’ai passé une très mauvaise journée et que si on se voit je ne vais pas être dispo, voire de mauvaise humeur et que je préfère remettre à une autre fois, et qui savent en retour qu’ils peuvent aveuglément compter sur moi s’ils en ont besoin, même ceux dont je suis loin, je me garde toujours une petite réserve de dispo pour les urgences et les grandes occasions ^_^
Tu parles d’une faille de la personnalité, moi j’ai passé une bonne partie de ma vie à me sentir “pas normale” c’est à dire pas comme tout le monde, pas dans la norme, jusqu’à ce que j’arrête de me forcer à ressembler aux autres pour répondre à leurs attentes et que je m’assume comme je suis, hors normes, et c’est peut être ça le secret, être fou dans un monde de malades ;-P
Exactement, être soi surtout sans chercher sans arrêt à se plier en quatre (car c’est nous qui nous y obligeons au final, beaucoup ne le font pas et leur vie est normale le ciel ne leur tombe pas sur la tête mais eux, hormis les vrais cons n’ont peut-être pas ce besoin de “plaire” sans arrêt ^^), c’est encore autre chose ce que je voulais dire par là que le fait de se sentir à part (ce qui peut être du à la sensibilité, l’intelligence ou l’empathie).
Je pratique aussi, maintenant, après avoir également expérimenté la disponibilité totale, stupide et destructrice.
Mais quel apprentissage… intéressant cela dit, car beaucoup de questions intimes sont sous-jacentes je pense, notamment ce besoin d’utilité, de reconnaissance, de « centralité », de complétude peut-être ?
Des besoins humains, dans la juste mesure.
A une époque (heureusement révolue), excessif en tout, j’ai sacrifié mon mariage et les 3 premières années de la vie de mon fils au boulot et aux copains, toujours à dépanner à droite à gauche (pour ma plus grande fierté !).
Ayant donc quitté le boulot, perdu l’épouse, ainsi que la moitié des copains, j’ai pensé me racheter une conduite en me donnant corps et âme au bénévolat. Rebelote, que l’être humain est obstiné ! Même excès, même fierté, même illusion d’être indispensable.
Ca y est, petit à petit j’ai identifié ce que j’aime appeler mes « gros cailloux », et gagné en qualité de vie et de relationnel, mais c’est une discipline quotidienne. Heureusement, voir d’autres esclaves, ça rappelle à l’ordre.
Un mec qui m’a beaucoup impressionné dans ce domaine est le fameux curé des loubards, Guy Gilbert, avec qui j’ai eu la chance d’échanger. Avec une vie plus que remplie, des obligations multiples et des sollicitations permanentes, il a toujours su se préserver tout en donnant de sa personne plus que la moyenne.
Un de ses secrets : il n’est pas joignable une semaine par mois, où il se consacre à son repos et sa méditation. Il confie souvent que sans cela, il aurait craqué depuis longtemps.
Merci pour cet excellent sujet et meilleurs vœux d’indisponibilité relative.
Oui, les épreuves se représentent jusqu’à que nous les comprenions (c’est bien fait en même temps^^).
Le prêtre Guy Gilbert était interviewé sur Sud Radio la semaine dernière chez Sylvain Augier où je l’ai entendu dire ce que tu dit quant à ses disponibilités, il travaille pas mal la nuit, se lève à midi et n’allume le portable qu’à 14h 🙂
Je pense aussi que l’on peut beaucoup donner mais qu’il faut aussi recharger les batteries et surtout qu’il faut mettre des limites à cette instantanéité qui est trop forte. Répondre le soir ou le lendemain à des mails ou coups de fils ne change absolument rien, c’est nous qui nous en faisons un monde, c’est vraiment une création mentale.
Comme je le disais à Bernard Bel dans un autre commentaire, je pense que tout ça part d’une faille de la personnalité celle de tout faire en fonction des autres et de leur regard, de croire que si nous ne sommes pas disponible pour répondre à leurs désirs ils nous aimerons moins…
Merci de qualifier mon sujet d’excellent car ça m’est venu tout à l’heure en refusant de répondre à mon interphone et je trouvais mon article très moyen mais comme quoi !
Il m’a fallu du temps pour décider que j’avais « tout mon temps » ! Alors que depuis mon recrutement dans le monde de la recherche je n’ai jamais eu à suivre des directives. Mais pendant des années je faisais ce rêve qu’on m’annonçait qu’un « inspecteur » allait débarquer pour me demander de justifier ma présence en ces lieux…
Même en dehors du boulot, et même en évitant comme la peste le téléphone, j’ai gardé ce souci de rester disponible, immédiatement réactif, qui me valorisait dans ce milieu.
Désorganiser son temps pour le vivre en pleine liberté, c’est tout un programme ! 😉 Avoir constamment la présence d’esprit de ne pas réagir – et, dans un groupe, de laisser parler tous les autres en premier…
Oui, j’ai bien vu que c’est l’inverse de ce que je fais en ce moment, mais il se trouve que cette problématique m’intéresse plus que tout. Se libérer du temps, libérer son temps, ça fait partie pour moi d’une distinction nécessaire entre l’intensité et le forçage. Nous l’explorons dans le cadre des ateliers Santé autonome, en prenant pour exemple l’exercice physique : avec des participant-e-s qui ont passé des années à (se) forcer, à être disponibles et pleinement efficaces au service d’une famille, d’une relation, d’un employeur, d’engagements sociaux.
L’antidote du forçage n’est pas la paresse mais l’intensité. C’est se donner les moyens d’agir au moment opportun, en s’impliquant pleinement et avec la meilleure connaissance possible de la situation et de ses propres limites.
On a tout le temps pour l’apprendre… Mais si on commence tôt ce sera peut-être une économie de stress, de rides, d’insulinorésistance ! 🙂
Oui c’est fou qu’il faille à certains réapprendre cela par un stage O_o
Je pense que tout ça part d’une faille de la personnalité, celle de tout faire en fonction des autres et de leur regard, de croire que si nous ne sommes pas disponible pour répondre à leurs désirs ils nous aimerons moins…
OUIIIIII 🙂
Je suis une adepte qui pratique depuis longtemps, et de plus en plus … avec certains ratés parfois, comme l’autre jour où j’ai décroché à l’appel d’une amie, mais mauvaise écoute, pas dispo, et du coup, sentiment de frustration et de mécontentement en raccrochant …..
Je suis pour le qualitatif au maximum.
Et je suis toujours atterrée par les regards des gens les rares fois où mon portable sonne (en général il est sur vibreur), que je ne décroche pas en expliquant qu’on me laissera un message et que je rappellerais quand je serais plus dispo.
Je pratique cela également professionnellement, et mon équipe sait que je ne rappelle que si il y a un message. C’est une question d’éducation, ça marche, et tou le monde y gagne.
Eh bien voilà la preuve vivante que cela marche !
C’est vraiment étrange cet inversement des priorités qui fait que nous nous sentons obligés d’être tout le temps disponible comme ça. Régulièrement je me revois décrocher alors que j’ai des paquets de courses dans les mains quitte à me blesser, sous la pluie avec le parapluie à tenir et un sac dans l’autre main qui du coup me scie le poignet les longues minutes de discussion, avant d’entrer dans le métro à attendre comme une débile devant l’entrée en disant pressée ” -Oui, oui” : mais pourquoi bon sang décrochons-nous dans ces moments-là ?
Nous ne savons plus être indisponible…
Merci Corinne de nous montrer que le monde ne s’écroule pas quand on fonctionne à rebours ^^