Hier soir étaient diffusées trois belles fictions aux héroïnes féminines : Après moi le bonheur avec Alexandra Lamy sur TF1, La loi, le combat d’une femme pour toutes les femmes avec Emmanuelle Devos et Winter’s Bone sur Arte.
Trois histoires extrêmement fortes, intéressantes et émouvantes qui m’ont soufflées une question : pourquoi la plupart des films ne traitent-ils jamais, ou si peu, ou si mal, des vies des femmes, des histoires de femmes, de leurs destins, leurs combats ?
C’est pourtant tellement important.
En visionnant ces films je me suis sentie émue comme rarement et surtout… concernée.
C’est bête mais voir qu’on parle de femmes aussi bien me procure un sentiment de reconnaissance profonde, un moment de grâce. Je me sens exister, je me sens reconnue, je vois que ce que je ressens tous les jours est partagé par d’autres, loin des fards habituels d’Hollywood.
Et ça fait du bien.
Car être une femme c’est vivre des choses que ne vivent que les femmes et le voir sur grand écran permet de ne pas se sentir niée, de ne pas se sentir seule.
Alexandra Lamy était bouleversante et d’un naturel déconcertant dans ce rôle de maman qui sait qu’elle va mourir et qui fait face courageusement. Le film est d’ailleurs rempli de petites phrases que l’on entend rarement au cinéma, sur la dure réalité de la vie quotidienne des femmes, les doubles journées et tout ce qui ne touchera que des femmes.
Emmanuelle Devos en incarnant Simone Weil affiche une personnalité nuancée, celle d’une femme qui fait face à un flot de haine et de misogynie inimaginable et qui le fait avec une dignité qui en devient d’autant plus belle.
Jenifer Lawrence en adolescente loin des stéréotypes qui endosse des responsabilités qu’affrontent beaucoup de jeunes loin des niaiseries de Violetta et consoeurs.
Bref, la vie en pleine face, avec courage et sans avoir le droit de s’effondrer.
En regardant ces trois films j’ai regretté que le cinéma et la fiction en général ne nous montrent pas plus souvent des vrais visages de femmes (oui, ok, Fatima a eu le César).
Parce que oui, les destins de femmes sont intéressants, passionnants, prenants, bouleversants, historiques, importants.
Le genre de qualificatifs que je ne pourrais malheureusement pas donner à ce que j’ai vu ensuite en zappant sur NT1 avec le Bachelor entouré de son harem ou encore Expendable et l’Effaceur sur D8 et TMC qui renvoyaient leurs partenaires au rang d’objet sexuel décoratif et à date de péremption…
Pour imposer sa fiction Alexandra Lamy explique d’ailleurs qu’elle a du se battre. On en est donc encore en 2016 à lutter pour monter un “film à héroïne”, malgré un sujet passionnant et porté par de brillants acteurs, quand des blockbusters testostéronés médiocres se montent tous les quatre matins.
Je n’en ai rien à foutre des anniversaires, des commémorations et autres hypocrisies calendaire socialisantes qui forcent à l’émotion temporaires et limitée, mais cette journée de la femme, et les programmations télés qui en découlent, aura eu le mérite de la piqûre de rappel qui indique que le chemin de l’égalité n’est pas encore entièrement parcouru.
L’essentiel de la vie et des choses importantes qu’elle porte se cache souvent dans ces détails que l’on croit futiles, comme le cinéma, et qui sont pourtant les révélateurs de phénomènes voilées par le quotidien. Alors, définitivement oui, tant que les destins de femmes seront considérés comme mineurs ce sera encore le signe que la femme n’est pas l’égale de l’homme.
Belle journée la femme à toutes, parce que tant qu’il y aura encore des inégalités cette journée est justifiée.
Nous avons aussi eu notre dose d’émotion devant Alexandra Lamy.
A l’inverse de toi, j’ai l’impression au contraire de voir au cinéma beaucoup de films formidables traitant de destins de femmes ou de couples (c’est vrai il faut être sélectif mais y’a matière).
Je déplore par contre de plus en plus souvent que des actrices talentueuses se prêtent de plein gré au jeu du racolage de bas étage et de la superficialité dans un nombre croissant de comédies dites « libérées », en tout cas pas de la vulgarité et de l’ineptie. Dommage !
Oui elle était vraiment formidable et puis quel sujet !
Oui il y en a de plus en plus mais si tu prends le journal télé sur un mois je te jure que pas tant que ça (je le sais puisque c’est ce que je fais et je cherche ce genre de films parce qu naturellement ça m’attire plus^^) mais peut-être est-ce donc un problème de choix que font les chaînes télé au niveau des films choisis en prime time…