Ces soixante dernières années, les hormones et dispositifs médicaux comme le stérilet sont devenus la norme en matière de contraception. Or une nouvelle génération de femmes exprime son ras-le-bol de devoir passer par la case “dispositifs médicaux” et effets secondaires pour avoir une sexualité sereine…
Bon, mon dernier livre est sorti début avril et je n’ai pas encore trouvé le temps d’en parler sur mon propre site… #EmploiDuTempsDeMinistre #LaFillePasDouéePourFaireSaPromo
Mais justement, il s’en est passé des choses ces derniers temps et j’ai pleins d’histoires trépidantes à vous raconter !
Naissance du combat pour des contraceptions sans effets secondaires :
En 2017 j’ai publié une année d’enquête sur la pilule contraceptive (J’arrête la pilule, éditions Les Liens qui Libèrent) qui avait lancé un vrai débat public autour de la charge contraceptive assumée à 90 % par les femmes et de l’impact des hormones contraceptives sur le corps et l’environnement.
Malgré le débat suscité par mon livre, rien n’a changé. Les femmes se retrouvent bien souvent très seules quand elles souhaitent trouver une contraception efficace et sans effets secondaires sur leur corps… La plupart du temps on ne les écoute d’ailleurs même pas, on minimise voire on nie leurs souffrances dues aux contraceptions.
En avril dernier, j’ai donc publié une sorte de suite de J’arrête la pilule : Marre de souffrir pour ma contraception. Manifeste féministe pour une contraception pleinement épanouissante (éditions Les Liens qui Libèrent).
Ce livre a été rédigé avec ma casquette de féministe. J’y dresse le constat que de nombreuses femmes souffrent des effets secondaires de leurs contraceptions et qu’il est plus que temps que cela change.
Mais nombreux me disent encore : “Mais vous avez la pilule, c’est génial, pourquoi vous plaindre ?“
Eléments de réponse avec quelques extraits de mon manifeste.
Quel est la problème aujourd’hui avec la contraception ?
« Aujourd’hui, la contraception c’est « Oui, mais ». Oui, mais, à condition que les femmes ne viennent pas trop se plaindre des effets indésirables puisqu’il n’y a rien d’autre à leur proposer. Oui, mais, sans trop compter sur monsieur qui considère ordinairement que c’est à elles d’endosser cette charge. Oui, mais, à condition de payer si vous voulez telle ou telle contraception plus facile à supporter. Oui, mais, à condition d’accepter chaque année des examens parfois intrusifs et qui n’ont pas lieu d’être (comme le toucher vaginal quasi systématiquement imposé pour une prescription ou un renouvellement de pilule). Oui, mais, à condition de se résigner à ce que chaque année certaines meurent ou subissent un grave problème de santé… »
« Aujourd’hui, la contraception c’est « Oui, mais ». Oui, mais, à condition que les femmes ne viennent pas trop se plaindre des effets indésirables puisqu’il n’y a rien d’autre à leur proposer. Oui, mais, sans trop compter sur monsieur […] Oui, mais, à condition de se résigner à ce que chaque année certaines meurent ou subissent un grave problème de santé… »
Plus de 3 000 Françaises à l’hôpital chaque année et 83 décès dues aux contraceptions hormonales :
« Chaque année en France 3 162 femmes subiraient un grave problème de santé à cause de leur contraception hormonale, dont 83 décéderaient, en hypothèse « très optimiste ». Ainsi, chaque jour dans l’Hexagone, près de 9 femmes subiraient un grave problème de santé à cause de leur contraception hormonale, et 7 en décéderaient chaque mois. Pour comparaison, la maladie de la vache folle aurait fait 200 victimes entre 1992 et 2014 et l’on n’hésite pas à qualifier cela de « scandale ».» (Source et détails calculs sur ce lien)
Tout ça pour…
« En moyenne les Français font l’amour cinq fois par mois (neuf pour les couples ensemble depuis plus de deux ans), ce qui peut raisonnablement nous questionner sur l’intérêt de prendre en continu des contraceptifs médicalisés qui exposent à des risques pour la santé. »
« Chaque année en France 3 162 femmes subiraient un grave problème de santé à cause de leur contraception hormonale, dont 83 décéderaient. Pour comparaison, la maladie de la vache folle aurait fait 200 victimes entre 1992 et 2014 et l’on n’hésite pas à qualifier cela de « scandale»»
Les baisses de libido : premier effet secondaire des contraceptions hormonales ?
Sans parler d’un des plus gros tabou qui entoure les pilules et autres contraceptions hormonales et dont personne ne parle…
« Beaucoup plus de femmes que l’on ne croit souffrent d’une baisse de désir sexuel sous pilule. Les données scientifiques estiment que 20 à 40 % des femmes souffriraient de troubles du désir sous contraception hormonale. Un décalage important existe à ce sujet entre ce qui est vécu et ce qu’indiquent les notices. Les baisses de libido sous contraceptions hormonales sont un immense tabou. »
Paternalisme et manque d’écoute du corps médical :
« Certains professionnels de santé n’écoutent pas ou peu leurs patientes à ce sujet, voire nient leurs souffrances, leur disent que c’est « normal », « le prix à payer ». Beaucoup ne leur proposent nulle autre solution. Pire encore semble être le sort réservé aux « rebelles contraceptives » : ces femmes qui « osent » arrêter la pilule, réclament une contraception sans hormones ou refusent le stérilet parce qu’elles ne voient pas pourquoi elles se « mettraient un bout de cuivre dans l’utérus ». Elles sont souvent perçues comme des ingrates, des enfants gâtées, des femmes qui en demandent trop : « Nous, les femmes de mon âge, nous nous sommes battues pour la pilule, et vous, vous la refusez comme une insolente ! », « Vous ne rendez pas justice au combat des féministes symbolisé par la pilule. Vous comprendrez quand vous serez obligée d’avorter que prendre la pilule c’est important. »
« Certains professionnels de santé n’écoutent pas ou peu leurs patientes à ce sujet, voire nient leurs souffrances, leur disent que c’est « normal », « le prix à payer ». Ces femmes [qui refusent des contraceptions avec risques d’effets secondaires] sont souvent perçues comme des ingrates, des enfants gâtées, des femmes qui en demandent trop : « Nous, les femmes de mon âge, nous nous sommes battues pour la pilule, et vous, vous la refusez comme une insolente ! »
Sans hormones, pas de liberté ? (euh, c’est une blague ?)
Argument massu que l’on entend très souvent revenir dans la bouche de la plupart des gynécologues ou proches qui sermonnent les jeunes femmes : “Sans hormones ou pilule, pas de liberté !” Comme si hormones = contraception. Comme s’il n’y avait pas d’autres voies… C’est ce que je dénonce dans mon manifeste :
« Vu comme intrinsèquement défaillant, fragile, instable, le corps de la femme serait une sorte de cheval sauvage et dangereux que la technique doit dompter et cadrer. Pour certains gynécologues : sans contraception médicalisée, pas de libération de la femme ! « Sans pilule pas de libération de la femme et pas de vie sexuelle. » Engoncés dans le modèle étriqué de la contraception médicalisée et grisés par tout ce qu’elle a effectivement apporté aux femmes, ces professionnels n’envisagent pas d’autres voies possibles… [Salomé résume le phénomène ainsi : « Prendre la pilule n’est plus considéré comme un droit mais comme un devoir. »]»
“Notre principal obstacle en la matière c’est nous-mêmes, nos peurs. Nous n’arrivons pas à aller au-delà de la pilule et des contraceptions médicalisées car nous sommes incapables de rêver mieux, nous nous cramponnons à nos acquis. Or toute invention a d’abord été une idée, une pensée, qui a ensuite été portée par la volonté. J’essaie d’impulser ce rêve afin qu’il devienne une réalité pour nos enfants et petits-enfants….”
Or, si nous comprenons qu’il y a de nombreuses autres voies à explorer c’est là que nous allons pouvoir inventer, explorer et enfin parvenir à cet objectif simple et humaniste : que plus personne ne souffre ni ne meure de sa contraception. Mon idée est de montrer que notre principal obstacle en la matière c’est nous-mêmes. Nous ne pensons le sujet qu’en termes de peurs et de réactions pavloviennes. Nous n’arrivons pas à aller au-delà de la pilule et des contraceptions médicalisées car nous sommes incapables d’oser rêver mieux, nous nous cramponnons à nos acquis. Or toute invention a d’abord été une idée, une pensée, qui a ensuite été portée par la volonté. J’essaie d’impulser ce rêve et de la rendre collectif afin qu’il devienne une réalité pour nos enfants et petits-enfants.
A partir du moment où les femmes décideront de refuser de prendre sur elles, de se faire passer en second, de rogner sur leur bien-être à cause des effets secondaires des contraceptions, le monde sera bien obligé de trouver et développer d’autres solutions. Et il le fera ! Tout simplement. Voilà pourquoi les solutions sont en nous. Or la peur nous retient d’agir ainsi et nous bloque dans notre caverne de Platon contraceptive…
« Vu comme intrinsèquement défaillant, fragile, instable, le corps de la femme serait une sorte de cheval sauvage et dangereux que la technique doit dompter et cadrer. »
La médicalisation de la contraception au coeur du problème :
« Portés par les progrès médicaux des années 1960, nous avons démocratisé pilules et stérilets, réalisant peut être mal le pas important que nous franchissions : c’était la première fois que nous donnions des médicaments ou que nous implantions des dispositifs médicaux dans le corps de millions d’êtres humains qui ne sont pas malades. […] Or c’est bien là que le bât blesse. Au fond, que reproche la génération « no pilule » aux contraceptions actuelles ? Elle leur reproche d’obliger de s’exposer à d’éventuels effets indésirables mais aussi à dépendre du corps médical, donc d’être médicalisées. »
Médecins formés à 98 % par l’industrie et qui informent ensuite mal leurs patientes, parcours solitaires des femmes qui cherchent des contraceptions sans effets secondaires, conjoints absolument pas impliqués qui traînent des quatre fers quand c’est leur confort à eux qui doit être amoindri par la contraception… Les problèmes sont nombreux en la matière ! Je les développe amplement dans le livre, que je vous invite tous à lire.
Au-delà du constat que dresse ce livre, je vous propose surtout que nous agissions, dès maintenant et tous ensemble avec une pétition et un hashtag que j’ai lancés (voir mon article : “#PayeTaContraception : ras-le-bol des effets secondaires des contraceptions“).
Des déclics manifestes :
Bref, si le sujet vous intéresse, lisez mon manifeste pour vous documenter. Il est rapide à lire, accessible, pleins de sources et comporte deux BD de l’illustratrice Joy sur la charge mentale et la “vérité sur le choix contraceptif”. J’ai rogné sur mes droits d’auteur afin qu’il soit le moins cher possible pour vous alors ne vous privez pas ! Il a déjà déclenché de nombreux déclics chez mes lectrices qui me remercient car cela les pousse vraiment à prendre conscience que, nous femmes, prenons beaucoup trop sur nous en nous faisant passer au second plan alors qu’il y aurait d’autres solutions.
Les solutions sont en nous, alors, au boulot ! (en attendant, signez ma pétition et aidez à libérer la parole avec le hahstag #PayetaContraception 🙂 )
Bonjour Sabrina,
Merci beaucoup pour tout ce que vous faites, j’espère vraiment que cela permettra de changer les consciences et de “dénormaliser” le fait de prendre quotidiennement des hormones pour “déséquilibrer” un organisme initialement sain.
Personnellement nous avons opté pour une contraception avec le préservatif (et mon conjoint envisage une stérilisation), toutefois j’ai des menstruations très abondantes et très handicapantes, qui provoquent une anémie que ne parviennent pas à contrer les compléments en fer, si bien que le gynécologue voudrait me placer un DIU mais je compte m’y opposer, tout en étant consciente de la charge mentale que va représenter le fait d’essayer de trouver des traitements à base de plantes ou holistiques (type acuponcture, ayurveda), de devoir préparer ces traitements naturels, du temps que cela va prendre pour se réguler et trouver le bon traitement… choix qui est si peu compris alors que dans ces moments-là c’est justement du soutien et des connaissances de nos pairs dont on a besoin il me semble… Heureusement votre blog est là pour me rappeler à quel point mon choix a du sens, merci beaucoup!
Merci Delphine et ‘noubliez pas que vous êtes sur la bonne voie car vous souhaitez traiter le problème de fond, c’est l’essentiel et oui, même si c’est long c’est toujours un bon calcul sur le long terme pour votre santé 😉
J’ai arrêté enfin la pilule, la gynéco m’a mise sous stérilet au cuivre depuis début décembre. Je suis en période d’ovulation, j’ai les seins gonflés et très douloureux, je n’ai jamais connu ça. Y a-t-il des méthodes naturelles pour y remedier? Merci
Bonjour, je ne suis pas médecin ni spécialiste et donc je ne peux vous conseiller (surtout comme ça à distance, il faudrait voir cela avec un.e pro). Ce que je peux vous dire c’est que beaucoup de femmes ressentent ce genre de phénomènes à cause de troubles hormonaux post-pilule, il faut donc trouver la cause profonde de ce trouble hormonal et la régler (souvent via des plantes et/ou compléments alimentaires).
Bonjour Sabrina =) C’est encore moi, Amandine, j’avais dit que je reviendrai, ce que je fais donc ^^
Demain, cela fera 3 mois que j’ai arrêté la pilule Jasminelle. Toujours pas de règles, j’ai réalisé une séance d’acupuncture le 29 juillet et j’en refais une autre le 20 août. J’étais tombée sur le site d’une fille pour qui ça avait marché et je me suis donc décidée à tester. (http://www.ole-caliente.com/2018/02/1-sans-pilule-partie-1-cycles-et.html)
J’ai également commencé une courbe de température qui, pour l’instant, ne donne pas grand chose… Mais cela fait à peine 3 mois alors je vais me montrer patiente.
Concernant l’acné, elle est vraiment très discrète, contrairement à ce que j’avais subi lors de mon précédent arrêt de la pilule. Ça avait été vraiment très violent, boutons très douloureux sur tout le visage, décolleté, dos, ils étaient très profonds, causant même l’apparition de ganglions autour. Cette fois-ci, ce n’est pas le cas au bout de 3 mois, et j’espère que cela va rester ainsi.
Je pense que cette acné reste modérée pour plusieurs raisons :
– changement radical d’alimentation (arrêt du gluten et diminution du lactose, consommation accrue de fruits et légumes, en bref une alimentation anti-oxydante et à faible IG, ce qui est aussi bien pour mon problème auto-immun de thyroïde).
– dès le premier jour d’arrêt de la pilule, j’ai pris des gélules de bardane, ortie, pensée sauvage et fait une cure de détox sur 6 semaines à base de chardon-marie et tisane (herboristerie).
– je pratique une activité sportive ou physique quasiment tous les jours (le sport exerce sur l’organisme une forte activité anti-inflammatoire).
Concernant la libido, autant dire que je me situe vraiment sur la pente ascendante
Concernant mon corps et mon poids, avant l’arrêt de la pilule, je n’arrêtais pas de prendre des kg chaque mois. Depuis que j’ai arrêté la pilule et le gluten (et avant de commencer réellement le sport), j’ai perdu environ 5 kg. Et je me sens beaucoup plus en adéquation avec mon corps, comme si j’étais davantage moi-même, dans MON corps.
J’arrive à ne plus me ronger les ongles comme je le faisais avant. C’est plus facile car ils poussent plus vite et sont plus épais.
Pour la pilosité, je ne le vois pas comme un problème. Le corps de la femme n’a aucune raison d’être immaculé et irréprochable à tout point de vue. J’ai réalisé énormément de choses en retrouvant une vision plus naturelle de la vie. Je fais le strict nécessaire et ne m’inflige plus d’épilation excessive.
Parallèlement à tout ça, je diminue aussi le Lévothyrox grâce à de l’homéopathie. En janvier j’étais à un dosage de 100 et là je suis à 62.5. Je me sens aussi beaucoup mieux sur ce point.
À la salle de sport, au mois de mars (avant l’arrêt de la pilule et avant la réduction de Lévothyrox), mon pouls allait jusqu’à 194. Maintenant, sur le même exercice, je vais jusqu’à 158. Je suis moins essoufflée, je retrouve petit à petit confiance en mon corps et mes capacités physiques.
Aujourd’hui, j’ai terminé de lire “Marre de souffrir pour ma contraception, manifeste féministe pour une contraception pleinement épanouissante”. Voici mes observations et remarques :
La couverture est dotée d’une apparence à la fois moderne et ludique, son fond est bleu, serait-ce pour marquer une certaine continuité avec le 1er livre ? Un “effet série”.
Dans le titre, 3 mots clés : MARRE – SOUFFRIR – CONTRACEPTION. La contraception ne devrait, en effet, avoir aucun lien avec un ras-le-bol et une souffrance, d’où le sous-titre.
Dans ce sous-titre, 2 notions : MANIFESTE – FÉMINISME.
L’illustration de Joy sur la couverture signe l’image de la charge mentale. Et une image vaut mille mots ^^De plus, la BD de l’illustratrice ayant été visionnée par plus de 400 000 personnes sur les réseaux sociaux, cela ne peut qu’accroître les chances que les possibles lecteurs se sentent interpellés par cette couverture. En core un choix éclairé.
À l’intérieur, l’alternance texte/BD est intéressante et ne nuit pas au contenu.
Ce livre se démarque du précédent dans l’engagement haut et fort d’une féminité libre et naturelle à laquelle doivent aussi participer les hommes. Il est bien la suite de “J’arrête la pilule”, qui était nécessaire au placement des informations de base qui étaient déjà plus qu’exhaustives. Marre de souffrir pour ma contraception reprend et résume tous ces éléments et va plus loin en proposant clairement des solutions à un niveau politique. La notion de manifeste trouve tout son sens.
Le lecteur ou la lectrice est confronté aux bonnes questions, est encouragé à s’engager dans une réflexion constructive autour de thèmes : charge contraceptive/efficacité/confort/santé/écologie/mentalités…
Le mot-clé de ce livre est pour moi le suivant : RÉVOLUTION. Et pas n’importe laquelle, une révolution positive, “pour une contraception totalement épanouissante, égalitaire et non polluante”.
Autre différence avec ton premier livre : les notes de bas de page. C’est vrai qu’elles ne gênent visuellement plus la lecture au fil des pages mais du coup, elles sont déconnectées du texte car le lecteur ne va pas forcément faire des aller-retours pendant sa lecture. Ça peut donc être un + comme un -.
La partie sur la gynécologie et ses violences m’a particulièrement passionnée. Je l’ai lue à haute voix pour mon copain. Les séries comme “La servante écarlate” qu’on met dans la catégorie de science-fiction dystopique ne sont pas si loin que ça de la réalité. Moi-même, j’ai toujours vécu mes visites chez la gynéco comme une sorte de viol. Il me suffit d’y repenser pour me sentir très mal à l’aise. Et tout le monde trouve ça normal et dit qu’il faut en passer par là, comme un passage obligé. Des phrases du même genre nous suivent depuis toujours. Par exemple “il faut souffrir pour être belle”, ou bien “on ne fait pas toujours ce qu’on veut”. Moi, je n’en peux plus de faire passer mon bien-être, mon confort et ma santé après tout le monde.
L’autre jour, j’ai eu mon RDV bi annuel chez l’endocrinologue. Je lui ai annoncé que j’avais arrêté la pilule. Réponse typique : c’est pour un essai bébé ? NON ! La pilule ne fait pas partie du corps de la femme. L’arrêter ne signifie pas grossesse. La pilule n’est pas un devoir, n’est pas un passage obligé de notre vie de femme. Elle m’a demandé mes raisons, alors j’ai dit que je n’avais pas besoin de ces hormones dans mon corps. Mo copain était là aussi. Elle a tout de suite utilisé la carte de la peur, comme elle fait depuis le début, insidieusement, en disant que le préservatif est moins efficace que la pilule. Je n’ai rien dit, et à la fin je lui ai donné un dossier de 15 pages de mon historique médical et de mes recherches sur POURQUOI il n’était en aucun cas judicieux de me prescrire la pilule pendant toutes ces années. La pilule m’a enfoncée dans tous mes problèmes de santé, à la fin, il m’était impossible de remonter la pente sans l’arrêter.
J’ai demandé un bilan sanguin complet à cette même endocrinologue. Là, j’ai vu son visage changer complètement. Elle s’est mise à m’engueuler et m’infantiliser comme jamais. Avant que je lui demande ça, elle avait toujours été très cordiale avec moi. Pareil, je n’ai rien dit, je lui ai donné mon dossier à la fin et j’ai ensuite changé d’endocrinologue, j’en vois une nouvelle en décembre.
Ça l’arrangeait bien de me traiter comme une patiente condamnée à vie. Ce n’est certainement pas grâce à elle que j’arrive à me libérer de tout ce Lévothyrox que je prenais. J’espsère à terme, ne plus en prendre, et ce jour-là, si je ne suis toujours pas libérée de ma rancune, je lui ferai savoir que j’ai réussi à guérir d’une maladie auto-immune pour laquelle elle m’avait condamnée.
Comme on le comprend si aisément dans ton livre, la contraception est une charge mentale, une charge au niveau de la santé, une charge financière et une charge morale. Le style journalistique de ton écriture est parfait pour faire émerger cette prise de conscience parmi la population. Tu dois vraiment avoir le sentiment d’avoir trouvé ta vocation
Toujours extrêmement consciencieuse, rien ni personne n’est oublié. C’est un super travail que tu as réalisé là, j’espère que tu (que nous) en verras (en verrons) les fruits.
À la fin, le parallèle avec la nature m’a fait penser à un raisonnement qui m’est venu en tête en juin et que j’avais tout de suite noté et publié sur mon profil Facebook pour ne pas l’oublier :
“Les êtres humains, parce qu’ils sont devenus l’espèce dominante par leurs facultés à former des sociétés et à construire leur propre environnement, à agir sur la nature qui les a accueilli, ont oublié qu’ils étaient, à l’origine, le fruit de ce même environnement, de cette même nature qu’ils se permettent d’altérer, se pensant peut-être, consciemment ou pas, supérieurs à elle.
Tant qu’ils ne retrouveront pas la mémoire, tant qu’ils ne se rendront pas compte qu’ils ne sont qu’un élément dans ce qui, plus qu’un décor, est le système si riche et si complexe de la vie sur Terre, tant qu’ils continueront de la dénaturer par tous les moyens connus et en cours de l’être, ils courront à leur perte.
La nature est autour de nous mais elle fait aussi partie de nous comme nous faisons partie d’elle. Elle est notre origine, nos racines, notre présent, notre futur.
En se considérant étrangers à elle, ou inversement, nous nous aliénons nous-mêmes. En altérant chacun de ses multiples cycles naturels, ainsi que ceux des innombrables occupants qui la peuplent, c’est nous que nous rendons malades, à son image.”
Voilà Sabrina, je me suis un peu laissée emporter dans ce long commentaire, comme ce fut le cas lors de la lecture de tes 2 livres sur la contraception. Ta passion, ton engouement dans ce combat et ta détermination sont contagieux, vivent à travers tes mots et ravivent chaque fois le feu, le bouillonnement que j’ai déjà en moi.
Je te souhaite de continuer sur cette voie avec beaucoup de succès.
Amandine
Oh Amandine qu’ajouter de plus hormis ! MERCI BEAUCOUP <3
Merci de ton retour, de ton témoignage, de ton énergie. Je crois de toute façon que, ce qui doit se faire se fera, et qu'en effet sir les femmes veulent que cela change, cela changera. Beaucoup me demandent via message "Que puis-je faire pour faire avancer la cause ?" Je leur réponds souvent "Commencer par vous changer vous-même, réfléchir profondément à ce que vous voulez, pourquoi vous acceptez telle ou telle chose (habitude ? "tradition" sociale" ?) et qu'est-ce que vous ressentez au fond de vous (d'injuste, etc.). Et c'est d'abord en se changeant nous-même que nous emportons ensuite les autres avec nous. Donc le premier pas il est celui-là, il est personnel, ensuite on peut regrouper les forces collectivement et agir dès qu'un nombre suffisant de personne en ont marre. Et un jour cela donne un progrès, une avancée qui est considéré par tout-un -chacun comme "normale", comme "un acquis" que les génératiosn suivantes voudront dépasser et améliorer
Pour cela, j'enjoins donc chaque femme à s'écouter avant tout, comme tu le fais (en dépit, par exemple, des discours médicaux qui voudraient te culpabiliser) et à ne rien lâcher. Vivre à contre courant, se battre contre ce qui est aujourd'hui considéré comme "normal" (et qui sera demain considéré comme "barbare") est absolument inconfortable et énergivore mais nécessaire. La vie est courte alors, comme je le dis souvent à titre personnel : "Je n'ai pas le temps de m'embarasser avec "ce qui se fait ou pas" et si j'ai envie de vivre, maintenant, ma vie comme je l'entends, c'est possible, ma principale et première limite est mon esprit et ça, je peux le maîtriser."
Merci encore Amandine pour ta critique constructive et précieuse.
Et ça recommence !
Un article et un livre de Sabrina Debusquat, et voilà une fois de plus je trouve ça Génial.
Franchement j’en ai marre. Il y six mois, je citais Sabrina dans l’édito de mon magazine Santé Science & Conscience, à propos des régimes. Il y a deux mois je citais largement un article de Sabrina dans le magazine Sapiens (encore en kiosques) à propos des médecines alternatives. Dans le Santé Science et Conscience à paraître en juillet, je publie un article (dans un gros dossier “foie en danger”) avec une présentation du livre sur le sucre de… devinez qui…
Et voilà, je n’ai plus qu’à préparer pour le Santé Science & Conscience de septembre un beau papier ‘marre de souffrir pour ma contraception”. Pas le choix, faut le faire…
Soit dit entre nous, Sabrina, si on peut se tutoyer : quand vas-tu ENFIN écrire une grosse connerie que je pourrai donc passer sous silence ou à la moulinette ?
PS : un point positif, tout de même, j’adore particulièrement ce site “ça se saurait” et ça m’a donné l’idée de me créer mon propre WordPress en m’inspirant de loin du modèle… Sabrina !
Oh merci Jean, ha ha ! Officiellement mon fan number one alors 🙂
Fan number one OFFICIEL ! Ouah, merci du fond du cœur !
Merci, Sabrina. Et ce merci vient du fond du coeur
Merci Lise (du fond du coeur aussi <3)