Voir du positif même le nez dans la merde, voir en chaque épreuve une occasion d’apprendre, de s’élever, de se trouver. Voilà ma solution pour survivre en ce monde.
Dans cet esprit, la crise économique et ma précarité m’ont apporté plus d’occasions de pratiquer que je ne l’aurais espéré !
Ce billet peut se lire avantageusement agrémenté du titre suivant dans les oreilles : Rage Againt The Machine – Killing in the Name
C’est dans la difficulté que l’on apprend le plus et cette époque qui s’offre à nous chers trentenaires, chers jeunes, nous donne l’occasion de définir qui nous sommes même si les moments de découragements seront nombreux.
Plutôt que de pleurer sur notre sort de déconsidérés, de précaires, de “chair à patron” corvéable à merci apprenons à vivre avec tout cela sans nous perdre. Sans perdre de vue nos valeurs, nos envies profondes, notre honneur. Nous vivons une époque qui ne nous laisse pas le choix, une époque qui nous oblige à nous recentrer profondément sur nos besoins ou à nous perdre totalement. Une époque d’extrêmes qui, parce qu’elle est inconfortable nous pousse dans nos retranchements, nous oblige à ne plus accepter trop de compromis en échange d’un relatif bien-être. C’est une chance énorme.
“Nous vivons une époque qui ne nous laisse pas le choix, une époque qui nous oblige à nous recentrer profondément sur nos besoins ou à nous perdre totalement. C’est une chance énorme. “
La peur tient bon nombre d’entre nous. Nous avons appris à l’école à être de bon petits citoyens plutôt dociles et nous aurions accepté ces contraintes si nous avions eu en échange ce qui nous était promis : la tranquillité d’esprit d’une vie avec un emploi dans un pays stable où nos droits sont à peu près égaux à nos devoirs. Bref, un certain équilibre. Mais arrivés à l’âge adulte tout ce qui nous a été offert est un monde dévasté économiquement, socialement, écologiquement et qui chaque jour crée un peu plus de règles. Une overdose de règles qui favorise toujours les mêmes pendant que parallèlement les droits des autres sont de plus en plus bafoués, incapables de se faire respecter face aux monstres en face crées. Nous nous retrouvons tenus par la peur et nous acceptons graduellement ce que nous n’aurions jamais accepté d’emblée.
“… nous acceptons graduellement ce que nous n’aurions jamais accepté d’emblée.”
Nous avons peur de ne pas avoir fait assez d’études pour trouver un travail et nous échinons à la tâche sans conviction face à un marché de l’emploi qui ne nous offre pas beaucoup de solutions et qui se moque de notre épanouissement. Nous acceptons des stages sous-payés durant lesquels nous travaillons comme des sous-employés à qui l’on n’apprend rien parce que nous nous disons que cela va peut-être nous permettre d’accéder à un emploi. Finalement nous serons remplacés par de nouveaux stagiaires qui auront les mêmes rêves.
Le pire c’est que nous faisons tous ces efforts alors que nous pressentons que ce travail ne nous permettra pas de nous épanouir comme nous le voudrions, que tout cela ne rime à rien… Mais il faut bien continuer à avancer pour survivre. Car oui, étrangement, dans nos pays de consommation où tous nos “besoins primaires” sont assouvis nous survivons plus que nous vivons. Nous renions nos besoins les plus profonds par peur. Nous les balayons, tentons de ne pas y penser comme si cela n’avait pas d’importance. Mais levez le nez, regardez plus loin, ne pensez pas qu’à demain mais aux années à venir, à quel adulte, quel parent vous ferez une fois que vous aurez renié toutes vos envies, tout votre honneur, une fois que vous aurez dit oui à tout et que vous aurez été broyé par la machine.
“Nous renions nos besoins les plus profonds par peur. Nous les balayons, tentons de ne pas y penser comme si cela n’avait pas d’importance. Mais levez le nez, regardez plus loin, ne pensez pas qu’à demain mais aux années à venir, à quel adulte, quel parent vous ferez une fois que vous aurez renié toutes vos envies, tout votre honneur, une fois que vous aurez dit oui à tout et que vous aurez été broyé par la machine.”
Alors qu’il y a encore trente ans un vingtenaire pouvait rêver et penser changer le monde à travers sa profession de nos jours nous ne pensons qu’à trouver la filière porteuse; même si elle ne correspond en rien à nos envies. Pour avoir le moins de chances possibles de finir chômeur, nous acceptons toute contrainte qui aurait été jugée inacceptable par les générations précédentes, les employeurs nous font bien comprendre que si nous les refusons “il y en a dix comme nous derrière”. Nous acceptons les heures supplémentaires non rémunérées pour être bien vu et montrer à quel point “on en veut” alors même que cela nous déprime profondément et entame chaque jour un peu plus notre moral, notre confiance en l’avenir et en les autres. Nous vivons dans la peur, la peur du lendemain, la peur de ne pas pouvoir subvenir à nos besoins alors que paradoxalement nous faisons déjà tous les sacrifices pour que cela n’arrive pas. Finalement cette peur nous engloutit et notre rapport à la vie change. Nous devenons cyniques, désillusionnés, nous perdons confiance en soi, en les autres, en la nation. Finalement nous créons une société individualiste et froide dans laquelle on ne s’émeut plus, on ne s’attache plus car ce n’est plus permis. Plus aucune place pour la pitié : nous devenons prêts à planter un couteau dans le dos du voisin si cela peut nous permettre de prendre sa place. En face de nous pendant ce temps-là certains attisent cet état d’esprit, jouent dessus pour en tirer parti.
“Nous vivons dans la peur, la peur du lendemain, la peur de ne pas pouvoir subvenir à nos besoins alors que paradoxalement nous faisons déjà tous les sacrifices pour que cela n’arrive pas. Finalement cette peur nous englouti et notre rapport à la vie change. Nous devenons cyniques, désillusionnés”
Nous regardons du porno et couchons les uns avec les autres en se jetant le lendemain comme des Kleenex non pas parce que nous sommes de jeunes cons mais parce qu’aujourd’hui on ne nous permet plus d’avoir des sentiments, on ne nous permet plus de rêver. Nos espoirs et nos envies sont brisés dès le plus jeune âge pour mieux calquer à ce que cette société robotique de cœur attend de nous.
“Nous regardons du porno et couchons les uns avec les autres en se jetant le lendemain comme des Kleenex non pas parce que nous sommes de jeunes cons mais parce qu’aujourd’hui on ne nous permet plus d’avoir des sentiments, on ne nous permet plus de rêver, nos rêves et nos envies sont brisés dès le plus jeune âge pour mieux calquer à ce que cette société robotique de cœur attend de nous.”
Nous buvons des litres d’alcool, fumons des joints, avalons des petites pilules à en perdre la raison parce que ce sont les seuls plaisirs tangibles, réels et immédiats auquel nous pouvons accéder. Nous savons que c’est un plaisir temporaire et factice mais c’est le seul qui nous est offert et dont nous pouvons profiter maintenant sans attendre encore après des promesses de lendemains meilleurs qui ne viendront pas. Nous avons bien compris que tout ce que l’on nous avait promis comme bonheurs, comme “droits” en échange de nos devoirs, ne viendra plus. Nous avons fait tout ce que l’on attendait de nous et même bien plus mais rien n’est venu. Notre société contemporaine se fiche de ce que nous pensons, de ce que nous ressentons, de ce que nous voulons, tout ce qui ne se pliera pas à ses rouages sera broyé.
Celui qui ne croit ni en l’avenir ni en l’humain vit au jour le jour du mieux qu’il peut, souvent mal.
Tout cela nous le vivons, nous le subissons et cela nous rend malheureux. Mais sur la toile de ce sombre tableau nous avons au moins une liberté : oh pas celle de changer le cadre, certes pas, pas celle non plus de décider du motif principal qui ne pourrait qu’émaner d’une force de groupe que nous n’avons plus, non, nous nous avons le pouvoir de choisir de quelle couleur et de quelle texture nous voulons être : un motif linéaire, triste, souple et sans surprise qui fait ce que l’on attend de lui ou une couleur vive, vaporeuse aux multiples reflets qui virevolte dans le tableau en contournant à sa guise et avec malice les masses sombres qui s’y trouvent.
Si nous avons l’impression de ne plus rien maîtriser dans notre société contemporaine mondialisée aux règles folles qui voudrait nous rabaisser toujours plus en nous offrant toujours moins nous aurons toujours le choix de conserver notre honneur, notre intégrité et nos envies profondes. Les concessions feront toujours partie du tableau comme il en est depuis le début de l’histoire de l’humanité mais gardez en tête que, puisque nous sommes dans la merde jusqu’au cou de nouvelles perspectives s’offrent à nous.
“Si nous avons l’impression de ne plus rien maîtriser dans notre société contemporaine mondialisée aux règles folles qui voudrait nous rabaisser toujours plus en nous offrant toujours moins nous aurons toujours le choix de conserver notre honneur, notre intégrité et nos envies profondes.”
Puisqu’un emploi abrutissant et inintéressant se troque contre un autre emploi tout aussi abrutissant alors n’ayons plus peur de dire non, de refuser trop de concessions. Que risquons-nous ? Chômage ? Précarité ? Nous les subissons déjà (ou nous les subirons tôt ou tard et nous retombons toujours sur nos pattes).
Alors n’ayez pas peur.
Nous ne risquons rien de plus à conserver notre honneur que ce que nous subirons à terme alors autant ne pas perdre notre dignité au passage. Finalement cet état d’esprit est aussi solidaire envers ceux qui subissent le même sort. Quand ceux qui nous écrasent auront en face d’eux des êtres droits dans leurs bottes qui refusent de courber l’échine pour conserver un emploi qu’ils n’aiment même pas, alors seulement les règles pourront changer.
Nous ne nous rendons pas compte de notre pouvoir.
Sauf que ce pouvoir doit être collectif, généralisé pour être appliqué. Pour cela chacun doit dès maintenant réfléchir sur sa personne, regarder en lui et se demander si tout ce qu’il accepte n’est pas au final plus délétère que salutaire. A nous de choisir si désormais nous voulons persister sur cette route ou tenter d’en trouver une meilleure; pour notre futur et celui des générations à venir.
“Nous ne rendons pas compte de notre pouvoir. Sauf que ce pouvoir doit être collectif, généralisé pour être appliqué. Pour cela chacun doit dès maintenant réfléchir sur sa personne, regarder en lui et se demander si tout ce qu’il accepte n’est pas au final plus délétère que salutaire.”
N’hésitez plus à dire merde (poliment), à refuser trop de concessions, à retrouver vos rêves, votre dignité. Nous avons tous des talents, nous avons tous notre place dans la société et les moins de trente ans ne sont pas obligés d’accepter docilement la place étriquée, grise et sans espoirs dans laquelle on essaie de les faire rentrer. Soyez réalistes et intelligents ne soyez pas bêtement précipités ou grande gueule, soyez justes avec vous-même et avec les autres. Si nous ne prenons pas nous-même le bonheur où il se trouve personne ne le fera à notre place.
La vie est belle les amis ! Il ne tient qu’à nous d’en faire ce que nous voulons et d’arrêter de la subir !
Pour aller plus loin …
Inspecteur du travail : le difficile quotidien d’un métier menacé de disparition sur Bastamag
“C’est incroyable de constater tout ce que les salariés acceptent de subir pour garder leur boulot. “
“… Personne ne se demande pourquoi tant d’agents de contrôle veulent partir. Notre métier va devenir impossible, dit simplement Bertrand. Si les accords de branches et d’entreprises s’imposent au droit ; on ne pourra plus contrôler, on ne pourra plus conseiller. Et pourtant, le malaise au travail explose , s’inquiètent-ils tous. Les employeurs savent que la voie est libre. Il savent que les gens ont peur du chômage et que les classes dirigeantes sont en leur faveur. Ils y vont franco. » Que vont devenir celles et ceux qui turbinent chaque jour dans les usines, sur les chantiers ou dans les bureaux ?”
Dans cet article, je retrouve bien le ton positif et énergique de celle qui, quelques années plus tard, publiait le fameux “J’arrête la pilule”.
Comme cela doit être le cas pour beaucoup de personnes de notre génération, je me retrouve moi-même dans ces lignes.
Pas plus tard que l’année dernière, j’allais de stage en stage (“rémunérés”) tandis que mon copain lui, faisait carrément des stages gratuits.
On fait des années et des années d’études tout ça pour ça, fournir de la main d’oeuvre gratos ou sous-payée et surtout renouvelable aisément.
Pour obtenir un stage c’est déjà le parcours du combattant, sur bon nombre d’annonces on voit “recherche stagiaire aguerri”.
Donc, en fait, pour avoir un CDI, il faut avoir fait 10 ou 15 ans de CDD. Pour avoir un CDD il faut avoir fait 2 ans de stages. Et pour avoir un stage il faut déjà avoir fait des stages. Ouiiii ^^ Et surtout, il faut pouvoir se loger partout au gré de ces divers contrats éphémères.
Quand j’ai obtenu mon premier stage en maison d’édition, on m’a dit “vous êtes surqualifiée”. LOL. Je suis surqualifiée, d’accord, mais j’ai besoin de ce stage pour pouvoir continuer !!!
Lors d’un autre stage aussi, la directrice d’une autre maison d’édition m’a dit que mon CV les avait largement convaincus. Mais j’ai été traitée comme une moins que rien. Je n’ai pas supporté cette ambiance toxique. Elle faisait tout pour me faire craquer tous les jours et c’était d’ailleurs la réputation qu’elle avait dans le milieu, donc je n’étais pas étonnée. Cette situation ne pouvait rien m’apporter ni professionnellement ni à titre personnel et finirait par me faire douter de mes propres capacités si je restais.
Je suis simplement partie en la mettant devant le fait accompli car, justement, je sais que, des stagiaires, ils peuvent en trouver quand ils veulent.
J’en ai touché deux mots à mes professeurs de fac qui m’ont dit que j’étais un des meilleurs éléments de la promo et qu’ils mettraient l’entreprise en liste noire afin que d’autres stagiaires ne s’y cassent pas les dents.
Dans cette entreprise, il y avait une ancienne stagiaire qui était là en CDD et qui allait obtenir un CDI bientôt. J’ai appris que, durant son stage, cette fille s’est faite carrément agresser physiquement par la directrice. Pourtant, elle était restée là. Un autre employé m’a raconté que c’était l’enfer de bosser là et qu’il comptait démissionner. Quand il l’a appris à la directrice, celle-ci l’a convaincu, grâce à ses outils de manipulation, de continuer à bosser pour elle à distance… Et il a accepté.
Ils la critiquaient tous dans son dos et quand elle était là, ils faisaient les mielleux. On voyait bien qu’ils étaient malheureux de faire ce travail. Ils acceptaient d’être des victimes.
Personnellement, je ne resterai pas quelque part où on m’agresse verbalement ni physiquement. Il faut se respecter. Avoir la boule au ventre tous les jours de ma vie en allant au travail, ce n’est pas mon souhait.
Pendant plusieurs mois, je n’ai rien fait, j’étais dans un vide de fin d’études et j’étais quand même ébranlée par cette dernière mauvaise expérience. Au début, je me suis sentie coupable de ne “rien faire”. Depuis toujours, je me mettais la pression, le monde me mettait la pression, pour avoir toujours quelque chose de prévu chaque année niveau études, formation, stage… Et là, pour la première fois, je ne faisais “rien”. Et je me sentais coupable toute seule, après des années d’excellents résultats depuis la maternelle. Coupable comme si je n’avais pas le droit de m’arrêter quelques mois. Ce “vide” m’a mené à un “vide existentiel” qui lui-même m’a ramenée à LA VIE. 🙂 Il suffit d’enlever un D.
Ce “vi(d)e” m’a permis de me retrouver, de souffler pour une fois et je le méritais ! J’en ai profité pour méditer, me reconnecter à moi-même, retrouver mes passions, le dessin, le bricolage, la cuisine, … m’occuper de mon couple, de ma famille, de ma santé !
J’ai appris à relativiser et à prendre du recul. Cette mauvaise expérience qui n’était cependant pas nécessaire s’est quand même révélée utile et ne m’a pas découragée. Toujours pas décidée à revoir mes souhaits professionnels à la baisse, je sais aujourd’hui, mieux que jamais, ce que je veux et, mieux encore, ce que je ne veux pas.
Avoir des problèmes de santé m’a aussi aidée à prendre ce recul et à retrouver l’essentiel. À être exigeante vis à vis de la qualité de vie que je vise.
Mon ambition est mesurée quant à la recherche d’un boulot. Je ne recherche plus un travail/passion mais plutôt un travail où je peux exploiter à fond mes capacités (ce qui n’est pas moins agréable) et être payée pour ça. L’ambiance au travail doit être un minimum correcte.
Pour moi, le travail est un moyen pour accomplir mes objectifs personnels de vie et n’est pas un but en soi, même si, par son biais, je vais aussi me réaliser.
Depuis que j’ai adopté cette vision, je me fais même recruter !
Je pense que je vais partager ton article à plusieurs personnes de mon entourage qui ont besoin de voir à travers le nuage qu’on leur a mis devant les yeux et qui les déprime.
Encore un écrit éclairé, plein de bon sens et de bonnes vibrations. Merci Sabrina 🙂
Merci Amandine pour ce beau témoignage qui résume parfaitement ce que vivent beaucoup…
Un passage des quatre accords toltèques dit bien que les autres ne nous font que ce que l’on accepte qu’ils nous fassent et cela résume assez bien la situation, quand on n’accepte plus certaines choses, étonnamment, les perspectives changent et de nouvelles voies apparaissent. Certes, il y aussi tout un contexte systémique auquel il est difficile d’échapper mais quand tu dis “Pour moi, le travail est un moyen pour accomplir mes objectifs personnels de vie et n’est pas un but en soi, même si, par son biais, je vais aussi me réaliser. Depuis que j’ai adopté cette vision, je me fais même recruter !” c’est absolument vrai. Nous sommes nombreux à en faire l’expérience <3
[…] tranquille. Mais aujourd’hui la machine s’est enrayée. Comme je l’écrivais dans Les inattendues vertus de la crise “Nous avons appris à l’école à être de bon petits citoyens plutôt dociles et nous […]
Je lis, je bois et j’aime ce billet ! Cependant comment faire, quand nous avons décidé d’abandonner de études (parce que celles nous bouffaient) et qu’au final, on se retrouve cette année en train de chercher du travail en vain ? Qu’on a l’impression que rien ne va dans le bon sens ? Que l’argent s’est raréfié depuis longtemps avec les rêves d’un ailleurs ?
Bref, je sais que tu n’as pas la solution (et d’ailleurs je n’attends pas qu’ON me donne la solution magique)… Et surtout comment retrouver ce qui nous faisait vibrer auparavant…?
Voilà c’était une jeune fille de 20 ans avec beaucoup de questions et peu de réponses…
Merci Jia !
Non, les réponses chacun doit les trouver selon sa vie et ses envies, ce qu’il est capable de supporter( comme insécurité, peurs).
Ceci dit même si mon billet est très “optimiste” ce n’est pas facile d’être tout le temps comme ça et personne ne peut ne jamais douter alors penses simplement que jusque là tu t’en est toujours sortie et qu’il n’y a aucune raison que cela s’arrête. Fais au mieux !
Oui notre monde ne tourne pas toujours rond alors difficile d’y trouver du sens et c’est justement en faisant ce que tu aimes un minimum que tu pourra trouver a force d’affronter la précarité. Si tu fais un travail auquel tu ne trouves aucun sens tôt ou tard cela te rendra malheureuse car tu aura du mettre de côté trop longtemps tes besoins, les étouffer, à moins que tu ai fais ce choix consciemment et en connaissance de cause pour des raisons familiales par exemple, là alors tu peux y trouver de la joie.
je te rassure à 20, 30, 40, 50 ou 60 ans et plus on se pose toujours tous autant de questions !
Je sais pertinemment que les réponses ne se trouvent pas chez les autres. D’ailleurs je l’ai très bien précisé dans mon commentaire précédent, je n’attends pas qu’ON me donne une réponse magique (qui soit extérieure). C’était l’expression bien maladroite de certaines de mes questions rhétoriques.
Ça me rassure de penser que je ne suis pas la seule à réfléchir sur sa vie, ses priorités, ça me donne un peu d’humanité dans ce monde gris… ^^ Le travail avec les attentes, les déceptions effectivement je ne regarde pas toujours de ce côté. Je ne veux pas me jeter sur n’importe quel boulot avec des contraintes qui m’emprisonneraient totalement mais il me faut un peu de ressources financières. On m’a dit que je me souciais trop pour une fille de mon âge car j’ai des proches qui me soutiennent. Nan en fait je suis réaliste ^^, je n’ai pas envie d’être un poids permanent… Trêves d’inquiétudes (et de raconter ma vie mdr), merci de m’avoir donné une réponse percutante, on sent du vécu derrière… Pour souffler momentanément, j’écris des nouvelles(ou des romans). C’est une bouffée d’air frais.
Voili voilou, dis donc je parle beaucoup ^^’.
Oui Jia désolé si je n’ai pas totalement bien saisi tes propos, comme le dit le dicton “on est responsable de ce qu’on dit mais pas de comment l’interprètent les autres”.
Oui, le vécu parce que je suis en plein dedans même si j’ai aussi la chance d’avoir une famille en cas de gros coup dur (ça compte, j’en connais qui n’en ont pas et mine de rien ça joue beaucoup sur la sécurité, les choix risqués ou pas quand on sait que si on une merde personne ne nous aidera…) d’où ma relativisation des choses, je ne veux pas dire bêtement :on peut faire ce qu’o veut, d&ans notre société tout se tient et l’argent tient tout donc ce serait hypocrite de dire d’aller s’enfermer en autarcie c’est très compliqué (et pas forcément le souhait de beaucoup d’entre nous d’ailleurs). Ce que je pense qui est vrai c’est de trouver un juste milieu entre ce que l’on veut et ce que la vie nous emmène et de comprendre que l’on peut influer sur pas mal de choses pour ne pas s’enfermer mentalement 🙂
J’aime beaucoup ce dicton. Puis je te le piquer ? 🙂
Je préfère de loin une réponse mesurée comme la tienne. J’entends et lis très (trop) souvent: “si vous êtes tristes/insatisfaits avec votre situation vous n’avez qu’à voyager/ changer/ devenir un chocolat :D”(sur le net). Cette sorte de positivisme forcené yakafokon me hérisse les poils sans prendre en compte les nuances, les parcours de chacun. Non pas que je sois une pessimiste lol, mais j’essaie de regarder droit devant moi. Je t’avoue que je me tourne de plus en plus vers une alimentation saine et que je désire de manière utopique avoir un mode de sain écologique qui propose une vraie alternative. Cela veut t-il dire “autarcie” ? Ce mot me fait peur et je n’en veux pas. Tu as de la chance d’avoir de la famille qui te soutienne effectivement. Il est vrai que l’on ne se rend pas toujours compte que notre sort peut être enviable… Tout cela invite à la sagesse… 🙂
Oui tu peux haha 🙂
J’ai appris avec les années à ne pas voir le monde en noir et banc et parce que je côtoie des gens de milieux sociaux très différents du mien (et de celui des médias en général) je sais que les beaux discours sont souvent servis par des privilégiés qui se tairaient vite s’ils se retrouvaient confrontés à certaines vies merdiques que peuvent avoir les gens qui en France sont dans la misère. Je ne leur jette pas la pierre mais quand on prétend réfléchir il est très important d’aller vers l’autre, de l’écouter vraiment sans le juger en le traitant de fainéant ou en lui disant que tout est question de volonté car non, je suis désolé mais quand on a le nez dans la merde depuis tout petit on a le droit de ne pas être un surhomme et d’être découragé sans se faire entendre dire qu’on n’a pas de volonté.
L’autarcie n’est à mon sens aujourd’hui pas possible (à moins de savoir TOUT faire dans une vie de A à Z : logement, construction, vêtements, nourriture, énergie..etc.) et oui finalement j trouve que c’est très bien d’être ensemble tant que nous ne détruisons pas la planète par nos modes de consommation.
Alors, soyons sages !
Un article qui a toute sa place dans la rubrique « humeurs » !!!
Comment je me suis bien reconnu dans le portrait de petit soldat formaté, pourtant plein de bonnes intentions, mais broyé par la marche infernale et hypocrite d’une société qui a complètement oublié les bases du contrat d’origine (cf Rousseau).
Alors, oui tu as raison et j’espère que ta génération aura la même lucidité, celle de refuser un sacrifice vain, de réclamer ce qui revient de droit à chaque être humain, son épanouissement, son chemin de vie personnel empli de joies et d’épreuves, mais surtout de la liberté de les choisir.
Perso, j’ai dû attendre d’avoir 29 ans pour décider d’arrêter de gaspiller mes belles énergies (en toute humilité) pour un système abrutissant et destructeur. Maintenant, je suis un quadra (un vieux quoi !) pauvre mais indépendant qui s’en fout de refuser un job qu’il ne sent pas (déjà 5 démissions dont 1 dans la fonction publique !) et aller plutôt se connecter aux arbres en train de se mirer dans le lac du coin, ou … écrire un petit poème, tiens, soyons fou… mais profondément heureux.
Merci pour ce cocktail de réalisme et d’espoir. Que ton message se diffuse aux quatre vents : osons la voie du coeur, croyons à cette bonne étoile, refusons l’irrespect, écoutons notre nature céleste. Le pouvoir dont tu parles est réel et énorme, mais il nécessite un engagement ferme, de l’audace,un peu de foi peut-être, et finalement comme tu le dis si bien, qu’y a-t-il de si important à perdre dans ce jeu truqué d’avance ?
Je m’arrête, pardon pour la pipelette, mais tu as mis le doigt sur LE CŒUR du problème à mon avis : la position acceptée de victime renforce le bourreau, le crée même.
Amitiés.
Merci encore Fabien pour ce beau commentaire, décidément j’en apprend un peu plus sur vous mes lecteurs à chaque billet d’humeur 🙂
Quarante ans de nos jours quand même c’est pas vieux m’enfin je sais que mes collègues aiment bien dire aussi qu’ils sont vieux à cet âge-là alors si vous voulez :-p
Oui, notre force collective est énorme mais je doute profondément malheureusement de nos capacités à la mettre en branle c’est pour ça que je pense que la tactique du bonheur individuel est plus réaliste.
Du coup avant tes 29 ans comment vivais-tu les choses et qu’est-ce qui a procédé au “déclic” ?
Tu prends des risques avec un bavard comme moi ! Allez je ne m’étale pas sur mon parcours, juste j’avais 29 ans en 2001 quand mon fils est né et que les 2 tours se sont cassé la gueule en direct à la télé.
Le déclic, je crois que c’est quand ton cerveau émet la première pensée qui vient vraiment de toi et non du conditionnement dans lequel on t’a enfermé. Y’a les lents comme moi qui attendent 29 ans, mais plus vite c’est pas interdit… et même plutôt conseillé.
Après ce premier éclair de lucidité, cette première « claque » intellectuelle, c’est foutu, tu ne peux plus faire comme si cette pensée n’avait pas existé… Tu peux jouer la comédie et continuer par frilosité à faire de la composition, ou alors tu lâches le bord carrelé de la piscine, rassurant mais limitant, et tu oses l’inconnu.
Mais le plus important, malgré les apparences, c’est de ne pas condamner ces 29 années d’aveuglement, elles ont été autant de briques nécessaires à la suite.
Si le déclic n’apporte pas l’apaisement, mais la colère, alors il faut un autre déclic, c’était juste un pseudo déclic égotique.
L’apaisement apporte le bonheur individuel, en effet, dans un premier temps, et il te propulse ensuite vers l’autre car le chemin est tellement plus beau à plusieurs, et chacun peut être le déclic d’un autre, avec bonheur.
N’est-ce pas ce qui fait naître un tel blog ?
Décidément Fabien tu es en très trèèèèès bonne voie pour gagner la place de meilleur commentateur de Ça Se Saurait de l’année si un tel concours existait !
Je trouve aussi qu’il ne faut pas renier ce que l’on a été car chaque état nous a emmené à ce que l’on est aujourd’hui et en cela tout est parfait 🙂
Personnellement depuis mes 21 ans j’ai fait un long travail pour retrouver l’enfant que j’avais été qui avait très bien compris et qui voyait très bien les choses, le monde adolescent puis adulte dans sa violence et dans son rejet envers ma personne m’avait poussé à mettre un voile sur mes yeux pour mieux supporter la situation et je n’ai retrouvé ma lucidité que grâce à mon conjoint qui, il y a 7 ans, me l’a ôté avec amour; me disant que je n’avais pas à être une autre personne que moi-même en sa présence (ha ce que je l’aime ! je n’écris jamais sur lui pour préserver notre vie privée et parce qu’il est très secret mais quelle personne !).
Donc comme quoi on a tous un parcours très personnel sur le sujet, l’essentiel étant d’avancer et oui, vers les autres ensuite (je ne suis pas encore toujours au point là-dessus et j’ai beaucoup de bonne volonté mais je suis étrangement plus intransigeante avec mes proches alors qu’avec des étrangers je ne demande rien ^^)
Ceci dit je prie sans arrêt dans ma tête pour telle ou telle personne ne difficulté que je croise dans la rue, j’offre des fleurs ou je fais la bise à des SDF pour leur montrer que je les considère en tant qu personne (je préfère ça plutôt que de donner de l’argent) car c’est leur humanité et leur ego qui doivent être reconstruits avant tout. Quand quelqu’un m’agresse ou me veut du mal je ne réagis pas agressivement mais souvent de manière calme en essayant de comprendre ce que veut cette personne et quand elle s’éloigne je demande à qui que ce soit (anges, esprits, peu importe) qu’il reçoive de l’aide pour se sortir de son agressivité qui le rend malheureux. Donc oui très tournée vers l’autres c’et sûr et d’ailleurs à cause de cela je fais aussi très confiance, je me fais berner, avoir… parce que j’ai trop tendance à voir le bon en l’autre, à croire que les gens sont comme moi ce qui n’est que très rarement le cas… m’enfin !
En tout cas Fabien merci pour ces échanges qui sont de vraies perles d’authenticité ! Ta façon de parler fais que l’on aussi envie de parler du fond du cœur.
Oh, les trentenaires JEUNES sur fond de RATM, tu marques des points ^_^
Bon à 36 piges je bascule lentement mais sûrement vers la vieillure, mais je le vis très bien (surtout que j’ai toujours 20 ans dans ma tête) 😀
Sinon il me parle bien ton article, j’irais même jusqu’à dire il me touche… Moi j’ai “que” mon bac en poche et tout ce que j’ai jamais obtenu, je l’ai eu à la force de mes petits bras et aujourd’hui, mon chef vient de valider mon augmentation et me promulguer officiellement “chef de service” et mon autre chef veut qu’à la rentrée je devienne associée (YEAH !) Bon c’est une TPE de 6 personnes mais ça fait quand même plaisir !!!
Sinon, depuis environ 1 an, la santé s’en mêle et pas qu’à moitié, je vais devoir subir une opération lourde et compliquée -_-
Mais là aussi je fais face, comme un bon petit soldat (et j’ai la chance d’être bien entourée) et si tout va bien début 2016 tout ça sera un mauvais souvenir (ou je serai morte, au choix… non j’déconne… ça va bien se passer… je me fais opérer un vendredi 13…)
Et ce qui me touche surtout, tu le sais depuis le temps que je fais des com’ de 24 km, c’est que plus les années passent et plus je me rends compte que tout ça a conditionné ce que je suis et le chemin que je prends aujourd’hui et qui m’a amené… sur ton blog !!!
Salut Marike,
C’est marrant de découvrir un peu de ta vie car on se parle de chose parfois très intimes finalement et sans savoir qui fait quoi (d’âme à âme quoi en même temps tu me dira c’est l’essentiel!). Tu n’as pas à rougir de ton parcours et personne d’ailleurs ne devrait rougir du sien, les victoires sont parfois minimes au regard extérieur mais seul la personne qui le vit sait le chemin parcouru et tout cela “s’estime” uniquement à travers nos esprits 🙂
Tu te fais vraiment opérer un vendredi 13 ?! Je te souhaite en tout cas que tout se passe bien 🙂
Oui, je suis pas superstitieuse et je me dis que j’aurais peut-être plus de chances d’avoir une chambre individuelle, ahahah !!!
ça m’a pris beaucoup de temps pour arrêter de subir, pour prendre conscience de ma valeur, en étant lucide, pas narcissique, hein !! Mais du coup quand j’ai commencé à prendre cette direction, j’ai commencé à avoir de l’ambition, pas forcément au niveau monétaire ou autre (même si je crache pas sur une augmentation), mais d’atteindre mes objectifs les uns après les autres et surtout, de m’accrocher comme une moule à son rocher à mes valeurs, parce que là j’ai des opportunités, dans une entreprise “familiale” avec ce que ça a d’avantages et d’inconvénients, mais qui m’a “adoptée” et dans laquelle je me sens bien. Après j’ai jamais hésité moi non plus à partir, je rejoins complètement Fabien à ce niveau !! J’ai beaucoup fait flippé ma maman en démissionnant sans un regard et sans un regret, mais je suis croisée pitbull et je suis toujours retombée sur mes pattes et aujourd’hui, niveau professionnel, j’ai trouvé une bonne place sur un plan humain, professionnel parce que je m’éclate et maintenant financier, comme quoi apprendre à dire merde de temps en temps c’est bien aussi ^_^
Et c’est un tout, c’est pour ça que ton article me touche autant, en parallèle j’essaie d’avancer sur tous les fronts (soldats, tout ça…), je suis engagée dans la protection animale et je suis entre autre famille d’accueil pour chiens tous pétés, je suis pas loin du level 10 de l’éco-terrorisme (je colle des affiches au bureau) en politique on va pas en parler et je les aime pas trop tous, mais à titre économique j’essaie de faire une différence (en faisant de la promo pour les artisans, en allant dans les petites librairies…) et à titre personnel aussi, bien sûr !! (par exemple en insultant pas tous les automobilistes tous les matins sur l’autoroute…)
Bref, ne perdons pas espoir, mon neveu qui a 15 ans est très conscient de ce qui se passe autour de lui, mon grand frère et ça femme qui vivent à Toronto sont devenus végétariens après un séjour chez moi et je suis bien contente que Fabien fasse des com’ à rallonge pour que je me sente moins seul ^_^
Ha Ha si nous étions des affolés de la Twittosphère nous dirions #commentairedeouf #2015commentateursawards ^^
Je trouve aussi qu’il y a beaucoup de bon et de mauvais, comme je le disais à Fabien sous un autre article, [attention Yoda style] une époque d’extrêmes nous vivons avec des gens qui la tête la première y plongeront mais également beaucoup d’autres qui résisteront [fin parenthèse Yoda] 🙂