Pour certains toute maladie a forcément un sens, est forcément liée à une souffrance psychologique qui s’exprime.
Cette façon de penser s’applique-t-elle à tous les cas ? Et, sous couvert d’une “bonne intention” n’est-elle pas culpabilisante pour les malades ?
Il y a encore peu de temps j’étais intimement persuadée que toute maladie, toutes expression physique désagréable a une cause psychologique. Mais à la lecture récemment de plusieurs articles un doute s’est insinué.
Et si penser que toute maladie est forcément l’expression d’un conflit mental n’était pas systématique ? Et si ce n’était pas la réflexion de personne bien portante qui ignore ce que c’est de voir du jour au lendemain une faiblesse s’abattre sur le corps ?
Autrement dit et si la maladie n’avait pas toujours un sens ?
“Et si ce n’était pas la réflexion de personne bien portante qui ignore ce que c’est de voir du jour au lendemain une faiblesse s’abattre sur le corps ?”
Je reste persuadée que chercher en soi les causes de symptômes visibles est toujours bénéfique. Même si cela ne permet pas de trouver systématiquement une concordance, cela a au moins le mérite d’obliger à faire le point sur ce qui va ou ne va pas dans sa vie.
Chez moi-même par exemple, si très souvent mes maladies physiques ont révélées un vrai malaise, il s’est avéré certaines fois que cela n’avait aucun sens (peut-être ne l’ai-je pas trouvé me rétorquera-t-on). Aussi je suis parfois très embêtée face à une personne malade car je ne sais pas si nous sommes toujours indirectement nos propres créateurs de “mal-a-dit”… j’aimerais trouver un sens mais je me demande parfois si cela en a un.
Si cette problématique vous intéresse parce que vous êtes de près ou de loin concerné par le sujet je vous invite à feuilleter avec attention le dernier hors-série du magazine Le Cercle Psy “Mille et une façons de guérir”.
Et vous, pensez-vous que la maladie a toujours un sens ? Si vous avez été malade ou proche de malade en êtes-vous arrivé aux mêmes conclusions que moi qu’il n’y a pas de théorie applicable à 100 % des cas ?
NB : il est évident que je ne parle pas ici de maladies liées à des intoxications ou empoisonnements dus à l’environnement.
Hmmm… Je dirais oui et non… je dirais que c’est un peu plus compliqué que ça…
Je suis actuellement à l’hôpital où j’ai subi une intervention qui devais être assez lourde mais pas grave et qui finalement s’est avérée pire que compliquée : des nodules d’endométriose galopante avaient créé des adhérences entre pleins d’organes, c’était la grosse fête et mon ventre s’était transformé en chewing-gum… 2
7h de bloc + 17h de soins intensifs plus tard, j’ai encore plus de questions à l’arrivée qu’au départ !!! Cette maladie dont on ne parle pas encore beaucoup mais dont les cas se multiplient de façon exponentielle ces dernières années en est à l’état du cancer il y a 10 ans : on sait pas trop, on avance des théories, on tente des trucs…
Bref, ce que j’en pense, c’est que le mental joue énormément sur la santé, la preuve en étant que le personnel ici est adorable et la seule nuit où il y a eu une vacataire qui n’en avait clairement rien à faire, j’ai eu 2 fois plus mal que les autres… Bon, mes perfs étaient bouchées et cette p%*!@#? a pas voulu bouger son gros c$£ mais c’est une autre histoire… Avoir quelqu’un qui se soucie sincèrement de savoir si ça va et si la nuit a été bonne, qui a un geste affectueux, ça change tout !! C’est bien que le moral compte, non ?
J’ai aussi dû être opérée une 2ème fois en urgence, j’ai donc subi 2 anesthésies générales en 1 semaines et les 2 fois, je me suis réveillée avec des tremblements incontrôlables, à m’en faire claquer les dents !! Et les 2 fois j’ai réussi à arrêter de trembler en faisant des exercices de méditation… (ouais je suis comme ça moi, rien ne m’arrête !)
En ce qui concerne mon endomètriose, à ce jour c’est une maladie incurable. On m’a juste opérée des effets qui devenaient dangereux pour les organes voisins. Je sais que le mental tient une grande place et peut influer sur une possible récidive, mais je sais aussi que mon passé, notamment sous pilule pendant de longues années, y est peut être pour quelque chose… Et les perturbateurs endocriniens, on en parle ? Je sais aussi que depuis un certain temps, je vais de plus en plus vers une vie d’ascète bio, on va dire pour résumer, et que je n’ai jamais été aussi en forme !
Bon, j’ai pas vraiment répondu à la question en fait… ^_^
Salut Marike et merci pour ton récit,
je pense que tous ici nous accordons à dire qu’il y a un peu des deux : de l’environnemental pur et du mental, parfois cela ne peut être que du au mental mais c’est peut-être plus rare, c’est souvent un mélange des deux, à l’image d’un épisode dépressif qui va nous rendre plus perméable aux maladies virales, on s’affaiblit quand e moral n’est pas là ou quand on s’oublie trop et quand on le fait depuis des années, de maladies plus graves peuvent arriver.
Pour ce qui est de l’endométriose c’est une vraie saloperie dont je n’ai appris le fonctionnement exact qu’il y a peu, pensant que cela pouvait me concerner. le fonctionnement de cette maladie et son origine sont juste hallucinants, j’ai encore du mal à concevoir comment des cellules de l’utérus peuvent sortir et migrer vers d’autres organes là où les parois doivent être “étanches”… et une fois fixées fonctionner comme dans l’utérus mais à l’extérieur, en générant des saignements comme elles le feraient à leur place initiale pendant les règles : je trouve ça fou !
Alors j’espère que nous saurons vite d’où cela vient et si les cas se multiplient depuis ces dernières années cela signifie certainement qu’il y a une cause hormonale due à la pilule ou environnementale. De plus de très nombreuses femmes subissent des viols ou agressions sexuelles donc le côté psychique est très présent pour nombreuses d’entre nous ce qui n’arrange pas les choses…
Courage et remet-toi bien 🙂
Merci, je commence à voir le bout du tunnel !!!
Pour ce qui est du côté exponentiel, ce sont les infirmières de mon service qui me le disent, les cas se multiplient ces dernières années et les diagnostics qui commencent à se faire plus rapidement n’expliquent pas tout (oui, j’ai entendu pendant une bonne quinzaine d’années que c’était dans la tête).
Tu le sais depuis le temps, j’essaie d’avoir la vie la plus saine possible et le diagnostic de ma maladie a été une grosse étape, c’est le moment où je suis passée au tout bio 🙂
Et ceux qui disent que c’est trop cher, rappelons qu’une boîte d’oeufs bio ne coûte pas plus cher qu’un macchiatto chez starbuck !!!
Oui ce serait vraiment intéressant de savoir pourquoi cette multiplication des cas …
Comme tu e dis : dans notre société de consommation hormis quelques uns qui n’ont vraiment rien, pour les autres l’alimentation et l’argent qu’on y est est… un choix !
La maladie peut être dû à une souffrance intérieure que notre corps évacue. Dans ma famille plusieurs son mort de cancer.
Oui d’accord avec toi, possibilité non systématique.
“il est évident que je ne parle pas ici de maladies liées à des intoxications ou empoisonnements dus à l’environnement.” Je comprends ici que tu parles d’effets soudains, aigus, intenses. Nombre de maladies sont également le résultats d’une exposition à des facteurs pathogènes mais de manière chronique. Certains polluants ont même des effets décalés dans le temps (cancérigènes, pesticides, perturbateurs endocriniens, etc.), voire trans-générationnel (l’exposition de la grand-mère génère une maladie chez la petite-fille). Au final, quand une maladie apparaît, il est souvent très difficile d’en trouver clairement une ou plusieurs causes précises. La complexité sous-jacente nous dépasse.
Le mouvement inverse est également intéressant : un corps qui fonctionne mal génère des pathologies mentales. Un exemple récent et fascinant est l’influence de la flore microbienne intestinale sur les états dépressifs. Spinoza nous dit que le corps et esprit sont une même chose, envisagée sous deux angles différent : je trouve ça très inspirant 🙂
Salut Guillaume,
non je parle de toute maladie pas forcément soudaine, aiguë ou intense 🙂
Ta réflexion sur le sujet est très intéressante puisque tu la creuse sur ton blog, elle complète bien ce que je pense : beaucoup de complexité donc ne pas non plus trop culpabiliser les malades : tu es d’accord avec ça ?
L’état « normal » de l’être vivant est la santé.
La maladie est donc la rupture d’un équilibre, d’un lien.
« Que de maladies ne sont en fait que des guérisons », affirme un proverbe persan.
Un sens, un message, je pense qu’il y en a toujours, l’univers ne travaille pas avec l’inutile ou l’injuste.
Mais de là à tirer des conclusions générales, je suis d’accord avec toi, c’est plus que hasardeux et prétentieux. La trame de tout cela est sans doute trop immense pour nos cerveaux actuels.
Un certain nombre de maux restent cependant « invités » par un conflit psychologique, une peur, et peuvent donc être soignés, à condition probablement de travailler au niveau où ils ont pris naissance, avec une médecine un peu plus holistique à mon sens…
Merci Fabien pour tes réflexions toujours intéressantes !
Très bonne question…
Ma maman est atteinte d’un myélome multiple.
Du point de vue d’une psychologue, le fait qu’elle ait été adoptée et qu’elle ne connaisse ni son origine si son véritable nom joue dans son inconscient. Elle a un problème d’identité et ça se retrouve dans son sang / ses cellules malades.
Du point de vue de l’hématologue c’est probablement dû aux substances nocives tels les pesticides…
Moi je ne sais pas trop quoi penser. Ma maman était infirmière quand elle travaillais et elle a dédié sa vie à soigner les gens au détriment de la sienne (épuisement, pas de vie sociale…). Je crains un peu qu’elle se soit sentie un peu seule durant toute sa vie. Malgré papa. Malgré le fait que je sois proche d’elle.
Après, lorsqu’elle était très jeune une tireuse de cartes de tarot lui avait tiré les cartes et avait vu quelque chose de louche. Ma mère n’y avait jamais accordé de crédit jusqu’à ce que le myélome se déclare. Si jamais c’était prédit, un mal être hypothétique ne change rien.
Voilà pour ma petite contribution au débat !
Salut Hyatt,
Merci pour ta contribution 🙂
Bonsoir. Oh que oui ma facon de voir la maladie a change. D abord je me suis transforme en guerriere, la maladie vous donne une force insoupconne (chez moi).ma grand mere etait comme cela une battante. Avant je subissais tout je dirai que j etais spectatrice de ma vie, au jour d aujourd’hui je suis une actrice et voyez vous malgre la maladie je suis heureuse de ce que je suis devenue.J ai connue une dame en particulier qui 1 an jour pour jour apres le deces de son frere jumeau (decede d un cancer fulgurant) a subi une premiere chimiotherapie, alors qu un mois avant le deces de son frere elle avait effectue une mammographie et rien a signaler, c est assez troublant. En revenant a moi une chose que je ne peux plus trop supporter se sont les plaintes continuelles des gens mais la j essaie avec l aide de ma psychologue de relativiser. Voila je suis etonne de vous raconter ma vie je n ai pas l habitude mais la je suis a l aise. Finalement je dirai que je fais ce que je peux avec l aide de mon cancerologue et le personnel soignant de mon centre hospitalier, ce sont vraiment des gens FORMIDABLES, et merci a vous de m avoir permis de m exprimer.
Bonjour Katy,
Merci de nous avoir ouvert votre cœur, c’est très parlant et je prie pour que de nombreux malades puissent tirer autant d’avantages de leur maladie. Vous vous montrez donc très résiliente et tirez parti de votre maladie, un discours que certains ont parfois du mal à comprendre mais que je comprends également totalement pour avoir vécu le même phénomène m^mee si ce n’était pas la maladie qui en a été à l’origine (cf. Frôler la mort pour mieux renaître)
Merci beaucoup Katy pour votre témoignage <3
Je travaille dans un service de cancero pédiatrie. Et donc non, pour moi, la maladie n’a pas toujours un sens. Peut être que certaines personnes arrivent à en trouver un, mais un cancer chez un enfant, je ne vois pas quelle signification il peut y avoir. Comment expliquer qu’un bébé de quelques mois va développer une tumeur ?
Après, si certains patients mettent du sens à leur maladie, que ça leur permet de mieux combattre les choses, je n’y vois absolument aucun inconvénient. Mais je suis d’accord, pas de généralité…
Merci Aude pour ce commentaire sur un sujet que tu connais bien pour le côtoyer de près tous les jours.
Le cas des enfants le montre bien, difficile alors de comprendre… je sais que certains diront alors que c’est du karma de l’enfant ou des parents mais encore une fois effectivement cela relève de la croyance personnelle de chacun et effectivement j’avais lu qu’il est prouvé scientifiquement qu’avoir la foi permet de guérir mieux et plus vite !
Bonjour. Pour moi qui suis atteinte d un cancer du sein qui metastase regulierement depuis 8 ans (je fais des chimios environ tous les 18 mois), cette reflexion de savoir si ma maladie a une cause, bien je dis oui . J ai perdu ma grand mere (la personne qui m a eleve) et la ma vie a change, une douleur indescriptible dont on ne se remet difficilement. Face a cette detresse affective mon corps j en reste persuadee a finis par me repondre. En clair je suis presque sur que ma maladie (le sein=la mere) est la consequence des 2 chocs que j ai subi en peu de temps (j ai divorce 6 mois apres le deces de ma grand mere). Voila c est mon analyse personnelle je ne veux rien prouvee c est juste un intime ressenti. Merci de m avoir lu. A bientot. J aime beaucoup avoir vos petites reflexions sur la vie , l actualite et nous partageons aussi la vie en bio.
Salut Katy,
Oui c’est ça qui est difficile sur le sujet c’est que seule la personne concernée peut voir le lien donc comme certains ne veulent parfois pas faire d’introspection difficile de savoir…
Du coup, comment en êtes-vous venue à cette conclusion que votre cancer n’était pas dû au hasard et est-ce que cela a changé quelque chose dans votre façon de voir la maladie ?
Merci pour votre gentil commentaire !
Pour ma part, je crois que la partie psychologique est un facteur de maladie. J’entends par là que notre psychologie peut induire des expressions symptomatiques pouvant aboutir à la maladie. Mais je mets le mal-être psychologique sur un même pied que d’autres facteurs. On peut aussi être malade pour d’autres causes.
Le mental joue sur la résistance immunitaire : combien d’entre nous tombent malade au début de leurs vacances, juste parce qu’ils se relâchent ?
Parfois, c’est le psychologique qui est l’objet de dérèglements du corps, étant enceinte, j’en ai fait l’expérience. Parfois seul le physique joue, et là je pense à mes intolérences au lait de vache qui provoquent des bronchites. Parfois le psycologique joue seul, on peut invoquer l’exemple des dépressions.
Mais mes exemples sont carricaturaux, je crois que c’est surtout une question de degré: l’un et l’autre jouent toujours plus où moins, à des degrés différents selon les situations.
Pour moi, physique et psychologique sont très intimement interconnectés et s’influent mutuellement, ce n’est pas unidirectionel. C’est un échange permanent entre eux.
Si on veut chercher à comprendre pourquoi on est malade il faut regarder du coté du physique ET du mental. Parfois l’un aura la responsabilité, parfois l’autre, souvent les deux, et parfois on ne comprendra pas. Peut-être parce que la cause est tellement loin qu’on subit la conséquence de la conséquence de la conséquence du problème initial, qui au passage a peut-être disparu ?
Salut Eva, oui c’est très bien dit !