Après certaines discussions avec des hommes je ressentais un malaise impalpable…
En m’intéressant aux études qui analysent le sujet j’ai mieux compris pourquoi : dans une conversation mixte, non seulement les hommes parlent plus que les femmes, mais ils se permettent aussi de leur couper la parole et le rôle de la femme est alors parfois proche de celui d’un enfant…
L’excellent texte de Corinne Monnet (La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation) (qui se réfère à des dizaines d’études sur le sujet et glané sur le site d’information libre et coopérative Infokiosques) nous apprend que non seulement les femmes parleraient moins que les hommes, mais aussi que dans la répartition du dialogue elles sont à maintes reprises et par moult procédés traitées en inférieures.
ATTENTION nous parlons ici d’interactions hommes femmes, de discussions hommes-femmes. *
” Selon l’opinion communément admise, ce sont les femmes qui parleraient plus que les hommes. Le stéréotype de la femme bavarde est certainement, en ce qui concerne la différence des sexes […] l’un des plus forts et des plus répandus. Paradoxalement, c’est aussi celui qui n’a jamais pu être confirmé par une seule étude. Bien au contraire, de nombreuses recherches ont montré qu’en réalité, ce sont les hommes qui parlent le plus. […]
Mais comment expliquer un tel décalage entre le stéréotype et la réalité ? Comment se fait-il que, bien que tou-te-s nous nous soyons retrouvé-e-s dans des situations où il était clair que les hommes monopolisaient la parole, si peu d’entre nous en aient profité pour questionner le bienfondé de cette croyance ?
[…] Si la place des femmes dans une société patriarcale est d’abord dans le silence, il n’est pas étonnant qu’en conséquence, toute parole de femme soit toujours considérée de trop. On demande d’ailleurs avant tout aux femmes d’être vues plutôt qu’entendues, et elles sont en général plus observées que les hommes (Henley, 1975).”
“Les hommes empiètent systématiquement sur le droit des femmes à achever leur tour de parole et leur dénient un statut égal comme partenaires conversationnelles. West & Zimmerman font d’ailleurs l’analogie entre ces dialogues femme/homme et les conversations enfant/adulte où l’enfant n’a qu’un droit limité à la parole. Comme pour les enfants, le tour de parole des femmes apparaît non essentiel. Les femmes et les enfants reçoivent respectivement de la part des hommes et des adultes un traitement similaire dans la conversation. Toutefois, à la différence des enfants, elles semblent plus la boucler, même dans le cas, non rare, où les hommes les interrompent pour les reprendre ou les réprimander (West, 1983 : 157).”
“Les femmes interrompues renoncent donc majoritairement à se défendre en dépit de la violation flagrante faite à leur droit à la parole. Par toutes ces intrusions, les hommes parviennent à imposer leur propre sujet aux dépens de celui des femmes. Celles-ci renoncent à reprendre le leur et se soumettent à celui des hommes.[…] En bref, on s’aperçoit qu’il existe des manières définies et structurées par lesquelles le pouvoir et la dominance dont jouissent les hommes dans d’autres environnements s’exercent également dans les conversations qu’ils ont avec les femmes” (West, 1983 : 169-170).”
“Fishman (1983 : 94) remarque tout d’abord que les femmes, lors de l’interaction posent deux fois et demie plus de questions que les hommes. […] poser une question rend la tentative d’interaction plus probable, réduisant ainsi le taux d’échec. Car poser une question demande une réponse de la part de l’interlocuteur. De la même façon, les femmes usent deux fois plus souvent que les hommes de “tag questions” (comme “tu sais quoi ?” ou “d’accord ?”) qui leur servent à mieux assurer leur droit de parole. Ce sont les enfants, face à des adultes, qui emploient souvent aussi cette stratégie afin de pouvoir dire quelque chose. […]
Une troisième classe de stratégies concerne les marques d’attention, diverses et variées que les femmes donnent deux fois plus souvent que les hommes […] l’usage masculin montrant la plupart du temps un manque d’intérêt pouvant aller jusqu’à décourager l’interaction. […]
Elles peuvent bien en introduire une quantité [de sujets dans la conversation], si les hommes ne leur répondent pas, les interrompent, leur font comprendre qu’ils ne sont pas intéressés, bref, ne s’engagent pas dans l’interaction et ne soutiennent pas l’interlocutrice, les sujets des femmes resteront à l’état d’embryon.”
” Les femmes soutiennent le dialogue et continuent à faire ce travail de soutien pendant que les hommes parlent : l’asymétrie de la répartition des tâches est flagrante. Les femmes fournissent tous les efforts conversationnels et les hommes contrôlent. Constamment, les femmes luttent pour pouvoir obtenir des réponses à leurs remarques. Elles restreignent leur propre opportunité d’expression en se concentrant sur le développement des sujets des hommes. Finalement, les femmes sont requises dans la conversation pour être disponibles aux hommes (Spender, 1980).
En fait, tout se passe comme si les sujets introduits par les femmes étaient perçus comme de simples tentatives pouvant aisément être abandonnées alors que ceux des hommes seraient d’emblée traités comme des sujets à développer (Fishman, 1983). La plupart du temps, tout ceci se déroule sans conflit apparent. Pour la majorité des gens, ce n’est que le bon ordre des choses.”
“Penser qu’il est dans la nature des femmes d’avoir un style coopératif […] a pour conséquence d’obscurcir leur réel travail pour mieux le nier. […] Faire de ce style coopératif une “qualité” féminine revient à confondre et à abolir dans l’innéité de la nature toute valeur d’acquisition et donc de qualification. […] “Parce que ce travail est obscurci, parce qu’il est trop souvent vu comme un aspect de l’identité genrée plutôt qu’un aspect de l’activité genrée, la maintenance et l’expression des relations de pouvoir hommes/femmes dans nos conversations quotidiennes sont également cachées””
” Ainsi, les hommes finissent par décider de tout dans le dialogue mixte : du sujet, de la façon de l’aborder et de l’évolution du dialogue. Ils parlent beaucoup plus longtemps que les femmes et dirigent tout l’entretien en contrôlant et influençant l’ensemble de la discussion par les stratégies et les tactiques diverses que nous avons citées.”
” … si les femmes ne se plient pas à l’image qu’on attend d’elles, si elles s’émancipent du contrôle des hommes, elles subiront alors des sanctions. A commencer par le début : bavarde tu seras jugée si tu oses parler. Le double standard apparaît ici fondamental et sa fonction est claire. “Alors qu’interrompre les femmes est une pratique normale pour les hommes, les femmes qui essayeront (oseront ?) d’interrompre les hommes seront pénalisées.”
“”Pour être identifiées comme femmes, on exige des femmes qu’elles apparaissent et agissent de façon particulière. La conversation fait partie de cette unité de comportement. Les femmes doivent parler comme parle une femme ; elles doivent être disponibles pour faire ce qui doit être fait dans la conversation, faire le sale travail et ne pas se plaindre” (Fishman, 1983 : 99).”
“Le silence des femmes dans la conversation ainsi que leur exclusion de la communication conduisent à leur invisibilité dans le monde.”
Quand j’ai lu ça je me suis totalement reconnue. Ce texte met le doigt sur un ressenti que j’ai eu à maintes reprises mais qui reposait sur des procédés tellement ténus que je n’arrivais pas à les nommer. Pourtant tout ce qui est dit ci-dessus sera confirmé par n’importe quelle femme. Même aujourd’hui en 2016.
Observez patiemment autour de vous n’importe quelle discussion et vous verrez… Personnellement j’ai été soufflée ! Oui la plupart des sujets sont lancés/racontés par des hommes, les femmes osent moins en proposer et relancent les hommes sur les sujets dont ils sont déjà en train de parler (et qui forcément concernent leurs propres expériences, leur propre vécu). Dans les conversations observées ces derniers jours les hommes ne faisaient quasiment aucun hochement de tête, “mhh mhh” ou encouragement pour que leur interlocutrice poursuive, ils coupent plus la parole, se permettent des phrases du style “Non mais allez toi avec tes théories c’est bon (sous entendu ferme-là tu nous les brise)“… que rarement vous entendrez dans la bouche d’une femme. Je n’avais pas remarqué à ce point mais maintenant que j’y fais attention en détail c’est effarant !
Ce texte met le doigt sur un ressenti que j’ai eu à maintes reprises mais qui reposait sur des procédés tellement ténus que je n’arrivais pas à les nommer.
Bien sûr, tous les hommes n’agissent pas ainsi mais en lisant ce texte j’ai effectivement retrouvé des procédés que je n’ai vus que des hommes utiliser jusqu’à maintenant. En milieu professionnel pour commencer. La plupart des postes à responsabilités étant tenus par des hommes, ce sont souvent eux qui se permettent d’interrompre un propos pour y mettre fin, les rares femmes de ce rang le font moins ou pas. Et quand une femme a un statut de supérieure hiérarchique même là les hommes “sous ses ordres” se permettent de l’interrompre.
Les propos des femmes sont encore trop souvent jugés futiles, naïfs ou pas assez “rentre-dedans” par beaucoup d’hommes qui se permettent alors d’intervenir pour qu’enfin la vérité, leur vérité, soit rétablie
Dans ma vie je l’ai remarqué et cela m’a laissé à chaque fois un goût amer… un médecin homme a beaucoup plus souvent tendance à vous couper, à affirmer, à refuser que vous lui opposiez des arguments. Quand vous êtes en cours avec UN professeur, quand vous discutez avec un homme plus âgé, idem.
Les propos des femmes sont encore trop souvent jugés futiles, naïfs ou pas assez “rentre-dedans” par beaucoup d’hommes qui se permettent alors d’intervenir pour qu’enfin la vérité, leur vérité, soit rétablie et que l’on puisse continuer et avancer sans s’attarder sur ces “sous-propos”.
Bien sûr messieurs vous n’êtes pas tous comme ça mais beaucoup trop d’entre vous le sont encore, particulièrement les hommes de plus de cinquante ans. Ceux qui ont connu une autre époque et qui ne sont pas prédisposés à changer; à échanger leur confort de dominant pour l’inconfort de l’égalité. Tous ceux-là qui ne le disent pas haut et fort (parce qu’ils savent que ce n’est pas politiquement correct) mais qui, au fond, pensent sincèrement que les femmes n’ont pas les même habiletés, qu’elles ne sont ni stratèges, ni solides, bref jamais aussi bien que les hommes pour assurer des tâches ou avoir un avis sur ce qui sort du cadre du foyer familial.
“Penser différemment ne veut pas dire être inférieur. C’est simplement que les valeurs que promeut et valorise la société qu’a instaurée le patriarcat sont des valeurs d’hommes. […] A ceux-là je veux dire que l’égalité ce n’est pas le mimétisme. A ceux-là je veux dire que vous passez à côté d’un trésor, que vous vous privez vous-même d’une richesse inouïe : celle de vous nourrir des différences de l’autre.”
A ceux-là je veux dire que l’égalité ce n’est pas le mimétisme. A ceux-là je veux dire que vous passez à côté d’un trésor, que vous vous privez vous-même d’une richesse inouïe : celle de vous nourrir des différences de l’autre. Celle d’ouvrir votre vision étriquée à de nouveaux mondes. Celle d’être bousculé dans vos certitudes érigées avec le temps et trop souvent façonnées par la société elle-même (et jamais remises en question alors qu’elles vous font vous aussi souffrir).
Les femmes, en plus d’être aussi courageuses, intelligentes et persévérantes que vous, ont tout à vous apporter de leur différence. Je fais partie de celles qui croient qu’hommes et femmes ne sont pas les mêmes mais qu’ils se complètent justement à merveille. Penser différemment ne veut pas dire être inférieur. C’est simplement que les valeurs que promeut et valorise la société qu’a instaurée le patriarcat sont des valeurs d’hommes.
Je ne dis pas ça sur le ton gentillet de celle qui tapote sur l’épaule pour demander une petite place, si vous ne souhaitez pas nous donner la place que nous méritons, nous la prenons sans demander notre reste. Et quand je dis que nous sommes différentes cela ne veut pas dire non plus que toutes les femmes sont pareilles, avec les même capacités et le même caractère. Loin de là ! Elles sont aussi différentes entre elles que vous mais peut-être que leur vécu de soumission, leur corps et leurs vies font d’elles des êtres différents de vous.
Alors messieurs, faites attention dans vos discussions à laisser aux femmes la place qu’elles méritent vous en ressortirez riche et moins bêtes !
Mesdames, n’hésitez pas à vous imposer dans les discussions et à partager votre opinion en refusant tout procédé infantilisant.
Observez à nouveau les discussions homme-femme au regard des constats de cet article et faites-vous votre opinion, je pense que cela va vite vous donner envie d’agir !
Un petit pas pour l’homme et… vous connaissez la suite 🙂
Et toi, qu’en penses-tu ?
* Pour le reste (le fait de parler de manière général dans une journée), l’étude qui affirme que la femme verbalise plus que l’homme avec 20.000 mots employés en moyenne par jour contre 7.000 pour les hommes a été démontée à plusieurs reprises comme fausse Language Log cite notamment une étude publiée par Science Mag en 2007 intitulée: “Est-ce que les femmes parlent vraiment plus que les hommes ?” et qui conclut que les hommes et les femmes utilisent à peu près le même nombre de mots par jour (16 000) à partir de recherches menées dans six universités aux Etats-Unis et au Mexique.
Pour aller plus loin…
BEST OF DE TOUS MES ARTICLES FEMINISTES : No bra, maquillage, porno, cheveux blancs, épilation, contraception : tous mes articles féministes
Je me posais la question aujourd’hui, j’ai trouvé des réponses ici… Merci beaucoup. Je ressens tellement ça
Ahah je connais ça aussi! Je m’y emploie aussi (écouter plus et parler moins 😉 )
Essentiel dès qu’on commence à travailler sur soi ^^
Et essentiel pour des relations avec les autres harmonieuses (j’en parle d’ailleurs dans Métro, boulot, bonheur!, mon ebook qui paraît aujourd’hui !)
Bonjour,
J’ai aussi souvent constaté qu’on me coupe plus facilement la parole et que les hommes ont tendance à parler entre eux dans un lieu mixte… ça m’éneeeeeerve!
Très bon article je trouve dans l’ensemble
à part la fin, je ne crois pas qu’il n’y ait que des hommes qui lisent ce blog? 😉
Bonne continuation! 🙂
Merci Marine et moi perso j’ai du lire les études citées pour m’en rendre compte consciemment…
Pour la phrase en fin d’article c’est pour inciter ces messieurs à venir échanger mais il est évident que tout le monde va le faire (et oui, il y a beaucoup de femmes par ici 🙂 )
Bises.
Tant que la prise de conscience se fait, c’est l’essentiel 😀
J’essaie au maximum d’éviter de couper la parole à mes interlocuteur-rice-s, et je reprends certaines personnes lorsqu’elles me le font. 😉
Ah, d’accord, j’espère que ça marche alors^^
Biz’
Oui, c’est un vrai travail sur soi que j’avais fait il y a quelques années en tant que bavarde ^^ (cf. J’ai testé pour vous… écouter plus et parler moins) 🙂
Le principe masculin est plus « actif », le principe féminin est plus « réceptif », tout cela naturellement et sans jugement de valeur, et c’est heureux pour la bonne marche de l’univers qui ne peut fonctionner que par le jeu complémentaire de ces deux principes.
Ca peut expliquer la situation sans la justifier.
Le problème est l’excès de principe masculin, ou féminin car on a transformé en peur, voire en honte, le manque de virilité ou de féminité, selon le cas.
Pourtant chaque être contient les deux principes, l’un prédomine (de peu) sur l’autre et sa capacité à les harmoniser en fera une personne libre, épanouie, respectueuse et utile.
Je crois donc que les différences naturelles sont minimes mais exacerbées par la société. Des théories imaginent même que la vie est encore mieux faite que l’on pense, nous donnant l’occasion d’exprimer tour à tour les deux facettes, grâce à l’astucieux jonglage d’hormones qui a lieu à la ménopause ou à l’andropause.
Mais l’homme moderne résiste, voit un danger là où il y a opportunité.
Sur le fond, je suis d’accord avec toi sur ce « coup de gueule » et je confesse ma propre propension au bavardage excessif, ce pourquoi je demande à ma compagne de gentiment me dire de la fermer quand elle le juge nécessaire (ce qu’elle fait !!!).
HaHa oui je constate aussi au quotidien que tour à tour hommes et femmes peuvent être bavards, ou l’être moins selon le sujet et personnellement dans mon cercle proche ce sont plutôt les personnalités qui jouent réellement sur le débit de parole plutôt que le sexe, je connais des hommes très bavards, des femmes quasi muettes.
Moi je lutte juste à ma façon avec cet article pour montrer es choses telles qu’elles sont malheureusement encore souvent aujourd’hui : c’est à dire que des hommes “du passé” agissent encore avec les femmes comme avec des enfants et je dis que c’est inadmissible, j’espère que tout cela se termine vite car c’est insupportable 🙂
Excellent article ! On ne peut pas nier que les hommes coupent très souvent la parole aux femmes voire place leur parole comme supérieure. Le seul homme que je connaisse qui parle bien moins qu’une femme est mon grand-père, il écoute et il se tait lol (mais je dois dire que quand il est un seul homme contre cinq femmes c’est plus compliqué d’en placer une). En fait je me demande si dans la question à savoir si les femmes sont plus bavardes que les hommes, cela ne sous-entend pas simplement qu’elles parlent de choses plus légères et superficielles ? donc finalement pas une histoire de débit de parole mais plutôt de qualité de ce qui est dit ? Je crois que c’est le livre “Sapiens: une brève histoire de l’humanité”, un livre excellentissime de Yuval Harari, qui explique que les sociétés primitives jusqu’à celles d’aujourd’hui ce sont construites sur le concept du “mythe” et de la parole échangée qui permet de nouer des liens sociaux essentiels à toute société, et que cela s’est fait principalement par le bavardage sur des sujets superficiels, et cela inclue femmes COMME hommes émoticône smile
Merci d’être venue commenter ici 🙂
Moi quand j’entend dire que les femmes parlent trop j’ai toujours compris qu’il y avait l’idée de quantité derrière, même si l’idée de qualité y est aussi. Quand bien même, je trouve ça encore plus dégradant et ce n’est pas le constat que je fais en observant les uns et les autres, je trouve que les hommes parlent autant de conneries (voire même souvent plus) que les femmes puisque les femmes entre elles ont le mérite de souvent aller au cœur du sujet quand les hommes le survolent par pudeur et fierté.
Je pense que c’est surtout un vieux relent de l’époque où les femmes étaient tellement coupées de la vie hors foyer que tout ce qu’elles pouvaient dire sur le politique ou autre n’intéressait pas puisqu’elles n’avaient aucunes connaissances. Mais aujourd’hui c’est terminé et quand bien même les femmes parleraient plus de leur ressentis ou de leur vie intime ça n’en est pas moins intéressant mais ça après, c’est mon point de vue ^^
Je te félicite d’avoir lu le pavé de Sapiens qui effectivement est un très bon livre qui mélange habilement les disciplines 🙂
Je pense que notre voix a aussi une énorme influence lors de discussions, il est bien plus facile pour un homme (qui a par défaut une voix plus grave et plus forte) de prendre la parole, d’être entendu, et malheureusement de couper la parole aux autres.
Moi qui ai une petite voix, c’est très difficile pour moi de participer à des conversations en groupe, et même dans des groupes composés uniquement de femmes !
Du coup je ne sais pas si c’est lié au rapport homme/femme, ou simplement au timbre de notre voix. Il est plus facile d’écouter quelqu’un qui parle fort qu’un autre, et il est plus facile pour celui qui a une voix “qui porte” de couper la parole et d’attirer l’attention sur lui. Et si l’autre ne hausse pas le ton pour défendre sa parole, et bien il la perd…
Oui pas faux après perso je me défends bien en la matière et il faut savoir qu’un son aigu “attire”, “accroche” plus l’oreille qu’un grave donc niveau physique ce n’est pas forcément vrai mais c’est une théorie intéressante ^^
Ceci dit ça ne justifie en rien que l’on traite la femme en inférieure…
Juste une petite remarque d’une accousticienne en devenir.
L’oreille humaine peut entre de 16Hz à 20000Hz. On a un pic de “compréhension” entre 20 et 1000Hz. Une conversation en general se situe entre 100 et 300Hz.
Bref ce que je veux dire c’est que le timbre de voix ne permet pas d’attirer de l’intention sur un objet ou un autre. À la limite il va juste le rendre reconnaissable. (En acoustique pur)
En revanche l’intention derrière la voix donne de l’importance. En fait c’est comme en musique si vous avez un fond sonore grave et soudainement un rythme aigu qui se comporte différemment on sera naturellement porter vers la voix aiguë parce qu’elle sort de l’homogénéité par son rythme. Mais elle pourrait être grave aussi. Le tout c’est quelle sorte du groupe.
Un son aigu n’accroche pas plus qu’un son grave. Il est perçu plus à un moment donné que le grave en fonction de son environnement. Sans parler de la puissance etc. La seule caractéristique est sur la pérennité du son. Un son aigu mourra plus facilement qu’un grave.
Mais encore une fois à l’échelle d’une voix humaine c’est une petite difference.
Enfin tout ça pour dire que cette perception du son est beaucoup influence par notre cerveau, notre expérience, et nos gouts… c’est plus une question de psychoacoustie que de grave ou aigu. C’est un mélange de timbre (qui est une notion très très particulière), de puissance, d’accent, de contexte etc
Bref tout ça pour dire que niveau voix homme ou femme on est à “armes égales” et que je pense que la réelle différence se fait sur son utilisation.
Waw Becca mille merci d’avoir pris le temps d’écrire cette info que j’apprends et qui m’intéresse tout particulièrement travaillant en radio, on nous explique souvent à nous animateurs radio que la voix d’une femme, plus aiguë par nature est moins agréable sur une écoute longue durée, je saurai quoi répondre désormais ! Il s’agit donc certainement encore de stéréotypes ancrés ou d ‘habitudes qui nous font toujours préférer les qualités masculines aux féminines, malgré qu’elles soient égales et simplement différentes.
Merci beaucoup Becca, c’est très intéressant !
Très très intéressant et très juste je trouve !
Cependant… que veux-tu dire par “hommes et femmes ne sont pas les mêmes” ?
Eh bien c’est un vieux débat féministe, certaines pensent que nous sommes strictement pareils hommes et femmes hormis l’organe sexuel, moi je pense que nos différences vont bien au delà, pour des raisons physiques (force, hormones, souplesse, etc.) mais aussi mentalement, je pense qu’hommes et femmes, malgré leur diversité à l’intérieur même de chaque groupe, ne pensent pas forcément pareil (je ne sais pas pourquoi) mais c’est ce que je constate. Voilà Robin 🙂
Mais, certains, ne pensent pas comme moi et croient que les femmes sont aussi fortes physiquement que les hommes sauf que la société depuis la nuit des temps leur accorde moins de viande au repas et que l’effort physique n’étant pas encouragé elles ne développent pas autant de musculature et que côté mental nous sommes strictement pareil, chacun son avis mais mes observations me poussent à trouver que nous sommes différents à plusieurs points de vue et de façon profonde (ce que je trouve très bien puisque du coup nous sommes complémentaires).
Je pense que c’est surtout la société qui nous conditionne. Même psychologiquement / comportementalement. Tout ce qui est culture, représentations Hommes/Femmes dans les films etc : les enfants s’identifient chacun à un genre.
Un “garçon” va donc suivre les clichés (stéréotypes répétés, selon Wikipedia) de l'”homme” qui est fort et placide, qui sait retenir ses émotions (ce qui peut être psychologiquement très néfaste d’ailleurs, pour un garçon qui suit ces clichés et qui se sent mal quand il ressent le besoin de pleurer : il se bloque car il a l’impression que ce n’est pas socialement acceptable, que ce n’est pas ce qu’un “vrai” “garçon”/”homme” devrait faire).
Et une “fille” va suivre les clichés de la “femme” super souriante, toujours excitée (le fameux mythe de la maladie “d’hystérie”), et qui ne sait (évidement) pas retenir ses émotions (ce qui peut être psychologiquement très néfaste, pour une “fille” qui suit ces clichés, qui est donc toujours enjouée, jusqu’à se forcer à être toujours enjouée même si elle ne l’est pas réellement, car c’est ce qu’une “vraie” “fille”/”femme” : elle peut ne plus se sentir soi-même, et avoir ainsi du mal à se retrouver soi-même, à être authentique)
(je ne fais là que décrire des clichés qui semblent selon moi exister dans la culture populaire, nottamment films)
Je trouve intéressant l’histoire de la viande en tous cas, ça a peut-être un peu de vrai… Et c’est pour moi sûrement vrai que l’on n’encourage pas autant les “filles” à faire du sport que les “garçons”
Après tout ça est à mon avis en train de changer… mais c’est loin d’être terminé.
De manière générale, je pense que le concept de genre en lui-même est à la base des sexisme, transphobie, homophobie…. Le genre est à la base censé être la constatation de “différences socioculturelles” entre hommes et femmes (Wikipedia)…. sauf que ces différences sont tout simplement issues de l’éducation… une éducation sexiste à mon avis…
Pourquoi éduquer différemment 2 bébés du fait de leur organes sexuels différents ? Pourquoi dire à un “garçon” de se couper les cheveux courts parce qu’il possède un penis ? Pourquoi dire à une “fille” de se laisser pousser les cheveux parce qu’elle possède un vagin ? Même dans l’expression faciale, des informations nous sont, je pense, transmises, en fonction du sexe que l’on possède. Et tout cela est parfois très encré dans nos inconscients, c’est cela le pire je pense.
De manière encore plus générale : pourquoi ce besoin de pouvoir savoir en un simple coup d’oeil si quelqu’un possède un penis ou un vagin ?
Tout cela est aussi un peu en train de changer je pense…
Oui heureusement que tout cela évolue et je pense qu’il faut tout simplement élever nos enfants au cas par cas selon comment ils semblent vouloir être naturellement (même si personne n’échappe aux influences, surtout très tôt).
En revanche je suis beaucoup plus mitigée face à cette nouvelle vague qui voudrait gommer toute différence entre les sexes, mes constatations personnelles vont totalement à l’encontre de ces théories et je ne vois pas en quoi cela serait mal d’être différents puisque justement nous nous complétons à merveille 🙂 (mais je sais bien que pour ceux qui ne pensent pas comme moi ce n’est pas un argument). Dans son dernier numéro, le magazine Nexus propose un super article à ce sujet qui dit exactement une partie de ce que je pense à ce sujet (propos de la psychopraticienne Vélrie Colin-Simard
Bref, comme je l’explique dans mon ebook qui vient de paraître, l’essentiel de nos jours c’est de savoir être en désaccord sereinement et de ne pas en faire un drame. Je comprends “l’envie de virulence” de certains face à notre société injuste mais je pense que, en se disant que chacun a un petit bout de la vérité, de la solution, en s’écoutant on peut y arriver 🙂