Dans Suppléments et omissions, le philosophe allemand Schopenhauer dit des prostituées qu’elles sont des “victimes de la monogamie, cruellement immolées sur l’autel du mariage“. Quelle drôle d’habitude que celle de rejeter la conséquence de ses propres choix sur la fatalité !
Dans Reflets dans un oeil d’homme Nancy Huston décrit et explique très bien comment notre biologie, celle des hommes en l’occurrence, génère nos pulsions. Pour aller plus loin, je dirais que, comme la majorité des femmes, je comprends très bien ces pulsions et leur existence (il en va de même pour nous). La force, l’élan de l’acte sexuel est immense. Mais justifie-t-elle pour autant que l’on trouve normal de sacrifier des millions de femmes, aux quatre coins du globe, pour assouvir les pulsions sexuelles “irrépressibles” de ces messieurs ?
Pourquoi éjaculer sur le visage de la fille de ton voisin mais refuser que d’autres hommes le fassent sur le visage de la tienne ?
“De toute façon c’est le plus vieux métier du monde” ou “c’est un métier comme un autre, elles vendent leurs culs aux hommes comme les ouvriers vendent leurs muscles aux patrons” sont deux des phrases les plus couramment entendues dans la bouche de ceux qui aimeraient que leurs actes n’aient aucune conséquence. Pourtant, l’argumentation perd rapidement de sa force logique quand on les entend ensuite dire “Toutes sauf ma fille, ma femme, ma soeur”. Mais pourquoi donc ? Si c’est un métier tout ce qu’il y a de plus “normal” ? Si tout ce que tu leur fais en tant que client n’a aucun effet négatif ? Si “tout va bien” ? Pourquoi éjaculer sur le visage de la fille de ton voisin mais refuser que d’autres hommes le fassent sur le visage de la tienne ? Etrange…
Le client de prostituée aimerait que les autres hommes sachent se retenir de vouloir fourrer leur bite dans les vagins/bouches/anus de leur femmes/soeurs/filles mais demande systématiquement que l’on fasse preuve d’indulgence dans son cas. Schizophrénique…
Ce sont des putes et l’ensemble de la société les traite comme telles. A savoir des vieilles serpillières sociales, des sous-femmes sans visages ni noms ni familles, qui “servent la cause”.
Certes, la misère sexuelle masculine est un vrai sujet. Mais enfin, je doute que celles qui souffrent à cause de cette dernière en aient quelque chose à faire, leurs dysfonctions sexuelles à elles, suite à des années de prostitution, n’émeuvent pas. Ce sont des putes et l’ensemble de la société les traite comme telles. A savoir des vieilles serpillières sociales, des sous-femmes sans visages ni noms ni familles, qui “servent la cause”. Des “sacrifices sur l’autel de ceux qui optent pour le confort d’une vie monogame sans oser s’avouer qu’ils se sont trompés de partenaire ou qu’ils ne sont pas faits pour ça”. Des sacrifices sur l’autel des hommes qui ne savent pas ce qu’ils veulent, qui en façade optent pour le confort d’une femme “comme il faut” mais derrière paient pour obtenir ce qu’ils n’ont pas dans leur couple. Pourtant, paradoxalement, il paraît que certains clients se comportent plus gentiment avec une prostituée qu’avec une femme lambda.
Mais, Messieurs, si vous n’aimez pas la monogamie ou que vous trouvez que votre femme ne vous convient pas, qu’est-ce qui vous empêche de changer de vie pour vivre enfin en accord avec vos principes ?
Ahh… c’est moins sympa d’habiter seul sans femme qui assume les tâches domestiques ni enfants divertissants et attachants ? Ahhh… vous vouliez discrètement ménager la chèvre et le chou ? Ahhh… vous êtes vieux et moche et vous savez que personne ne voudrait de vous alors vous achetez cela avec votre argent ?
Eh bien, nous sommes au 21ème siècle, je vous invite à comprendre qu’il n’y a pas dans la vie deux catégories de femmes, les dévidoirs à sperme et celles que l’on montre à ses parents. Je vous invite à faire le point sur vos pensées et actions contradictoires et à réfléchir aux conséquences immenses que peut avoir ce si petit acte que vous ressentez irrépressiblement le besoin de faire.
Il ne s’agit pas de nier la pulsion sexuelle mais de l’apprivoiser pour en faire un acte qui ne transfère pas votre souffrance sur d’autres.
Actuellement, en France, après cinquante ans, plus d’un homme sur quatre a eu au moins un rapport sexuel payé dans sa vie. Vu l’importance de la proportion d’hommes jeunes qui recourent à la prostitution, il n’est pas certain que ce chiffre soit amené à baisser rapidement à l’avenir (source).
Le corps de l’homme est nature, sa volonté, son esprit et ses actes sont majoritairement culture. Si l’homme accepte de dompter sa nature, comme il le demande à la femme ou à n’importe quel être “civilisé” dans tous les domaines de la vie, pourquoi refuser de l’appliquer à la sexualité ? Il ne s’agit pas de nier la pulsion sexuelle mais de l’apprivoiser pour en faire un acte qui ne transfère pas votre souffrance sur d’autres. Il s’agit d’accorder vos pensées avec vos pulsions pour que chacun soit plus heureux (votre femme, les prostituées et vous).
De nos jours chacun a la liberté, si la monogamie est trop pesante pour lui, d’avoir plusieurs partenaires […] ainsi, l’on ne peut plus dire que les prostituées constituent une sorte de mal nécessaire épanchant l’incapacité des hommes à se retenir.
De nos jours chacun a la liberté, si la monogamie est trop pesante pour lui, d’avoir plusieurs partenaires, de papillonner ou de rester célibataire. Ainsi, l’on ne peut plus dire que les prostituées constituent une sorte de mal nécessaire épanchant l’incapacité des hommes à se retenir. Reste le cas de la misère sexuelle des hommes handicapés, ou au physique peu attractif, qui ont peu de chance d’avoir un rapport sexuel avec une femme consentante. Bienvenue, messieurs, dans un monde d’égalité. Des millions de femmes, depuis des millénaires, sont elles aussi en situation de misère sexuelle mais n’obligent pas pour autant des hommes à répondre à cette demande (de toute façon, bien souvent soit elle n’avaient pas la possibilité de gagner leur propre argent soient elles étaient elles-mêmes reléguées au ban de la société parce qu’elles n’étaient pas “bonnes à marier”, ce qui leur laissait globalement peu le luxe de penser à leur sexualité).
Pour revenir sur l’époque de Schopenhauer, si ces messieurs avaient été éduqués comme des filles, ils auraient appris ce que c’est de passer sa vie à “se retenir”, “se limiter” et taire ses envies et n’auraient ainsi pas ressenti la nécessité de faire souffrir d’autres êtres pour un instant de plaisir physique égoïste. Alors, équilibrons encore un peu l’éducation des sexes et nous arriverons certainement à faire en sorte, dans le futur, que certains êtres ne trouvent pas normal d’imposer de la souffrance à d’autres à cause de leur incapacité à se retenir.
Espérons qu’un futur égalitaire n’impliquera pas la prostitution masculine mais une libération générale de la vie sexuelle qui diminuera drastiquement les frustrations de part et d’autres, et par conséquent la demande en prostitution. Nous avons tous à gagner à ce que la femme se libère sexuellement, particulièrement les femmes elles-mêmes.
Alors, cher Arthur S., non les femmes prostituées ne sont pas des sacrifices sur l’autel de la monogamie mais sur l’autel de l’égoïsme et de la lâcheté de certains hommes qui s’accrochent à un monde dans lequel leur vision écrase tout sur son passage. Rien d’autre.
Bonsoir Mme Debusquat,
Vous pensez sincèrement que la culture est le problème ? Les hommes qui abusent des femmes ne le font pas en connaissance de cause, mais par ignorance du vrai bien ? À l’instar de Socrate, vous sous-estimez un peu naïvement la méchanceté humaine, je crois !
Si le mythe du péché originel nous a enseigné quelque chose, c’est bien cela : l’ordre social n’est pas fondé sur la Raison, mais sur la concupiscence, la vanité, la crainte et le ressentiment.
L’éducation n’a jamais rien donné sur le plan des mœurs, contrairement à l’instruction ; l’instruction a le mérite d’enseigner aux individus à dissimuler hypocritement leur vices.
Vous voulez éduquer les hommes à respecter autrui ? Vous n’obtiendrez que des pervers hypocrites, des loups déguisés en agneaux et des violents drapés en public derrière la sacro sainte vertu ! Ce raisonnement s’applique également aux femmes ; et c’est d’ailleurs grâce à ce raisonnement que l’on peut affirmer logiquement l’égalité homme femme, puisqu’il n’y a pas de différences ontologiques entre les deux sexes.
Vous surestimez le pouvoir de la raison humaine! Vous avez tout de même eu le bon sens d’être critique envers notre “civilisation”, mais il vous faut désormais affirmer la prééminence du mal sur le bien en ce monde, pour pousser le raisonnement plus loin.
Cordialement,
Justin Gilead
Bonjour, merci pour cet excellent billet qui fait réfléchir.
Vous avez parfaitement raison quand vous écrivez que les hommes doivent apprendre à contrôler leurs pulsions. Mais n’oublions pas que notre société fait tout pour activer et stimuler ces pulsions, en exigeant des femmes qu’elles se sexualisent et se fassent séduisantes, qu’elles se déguisent littéralement (épilation, coiffure, maquillage, accessoires pour modifier la forme du corps, etc) en « objets érotiques », auxquels les hommes auront beaucoup de mal à résister.
Quand j’excite mon chat avec un morceau de viande crue pour jouer, je sais bien que je suis responsable de son agitation ; il ne me viendrait pas à l’idée de la lui reprocher. Et surtout, je finis par lui donner le morceau de viande pour qu’il le mange, sans quoi j’imagine que le pauvre minet serait bien frustré et contrarié. Cette analogie a ses limites, mais tout comme le chat, l’homme est facile à manipuler !
Les deux sexes sont (de façons différentes) victimes du système patriarcal, qui les rend misérables et les asservit, et tous deux ont intérêt à l’abolir. Mettre fin à la monogamie et à la sexualisation des femmes, comme le suggèrent Schopenhauer mais aussi des communistes et des féministes : voilà un programme dans lequel nous devrions tous nous engager !
Cher Régis,
Les femmes ayant les mêmes pulsions que les hommes comment se fait-il qu’elles parviennent à les maîtriser bien mieux qu’eux ? Votre théorie de la viande que l’on agite sous le nez du chat ne fonctionne pas car cela signifie que les femmes seraient coupables d’être elles-mêmes et donc devraient limiter leur comportements pour ne pas se faire agresser, ce qui revient à totalement nier le problème.
Pour information, la plupart des viols ne se font pas alors que la femme est particulièrement en situation de séduction, bien au contraire (la plupart des viols ont lieu par un proche au domicile de la victime ou de l’agresseur), ainsi c’est simplement que les hommes se croient – depuis des millénaires et à cause de nos normes sociétales – autorisés à disposer du corps des femmes comme bon leur semble et sans leur consentement (cf. notamment le “devoir conjugal” qui était encore inscrit il y a peu dans nos contrats de mariage ou encore des traditions comme les fêtes de l’ours où les hommes pratiquaient tranquillou le viol collectif en place publique).
Si les deux sexes sont victimes du système patriarcal, il y en a quand même un qui prend beaucoup plus cher et se fait violer/violenter/opprimer/tuer.
Bonjour Sabrina,
Merci pour votre réponse. Je suis très sceptique quant à l’affirmation qu’hommes et femmes ont les mêmes pulsions. Au contraire, de nombreuses observations suggèrent que les hommes ont une libido plus élevée et surtout sont plus sensibles aux stimuli visuels que les femmes :
– « Study after study shows that men’s sex drives are not only stronger than women’s, but much more straightforward »
http://www.webmd.com/sex/features/sex-drive-how-do-men-women-compare#1
– « Men, on average, have significantly higher sex drives and desire for sexual activity than women do », « On average, male sexual desire remains stronger, more frequent, and longer into the life cycle than women’s »
en.wikipedia.org/wiki/Sexual_desire
– « The literature specifically studying men’s arousal patterns (gay as well as straight) has repeatedly emphasized their sensitivity to visual cues. As soon as the lust-inspiring image registers in their brain, they become turned-on—not only physically but psychologically, too. »
http://www.psychologytoday.com/us/blog/evolution-the-self/201205/the-triggers-sexual-desire-men-vs-women
– « Men are generally more interested in and responsive to visual sexually arousing stimuli than are women. »
http://www.nature.com/articles/nn1208
Cela va sans le dire, mais encore mieux le disant : cette différence de libido ne saurait en aucun cas excuser ni justifier les comportements agressifs (physiquement ou verbalement) de certains hommes envers les femmes.
Étant donné ce qui précède, la sexualisation des femmes et l’exigence qui leur est faite d’être séduisantes (ce qui je le répète ne justifie aucun harcèlement) sont problématiques. Quand un homme a devant lui une femme qui s’est faite belle, c’est certes pour lui très agréable et il ne va probablement pas s’en plaindre ; mais plus il voit un « objet érotique », moins il voit une personne. La nature de l’interaction et la qualité de la relation qu’il aura avec cette femme vont s’en trouver modifiées, déplacées vers un mode sexuel. Et comme l’a très finement observé M. Mazaurette dans LCSLT, à force de ne voir quasiment que des corps de femmes érotisés dans l’espace public, l’homme se retrouve avec une charge sexuelle plus élevée : la société stimule les pulsions qu’elles condamne ensuite.
Certes on peut considérer que tout ceci n’est pas si grave, et évidemment les femmes doivent pouvoir prendre l’apparence qu’elles souhaitent. Mais de nombreuses féministes se plaignent elles aussi de cet état de fait, et préféreraient que les femmes cessent de se faire « objets érotiques » et de subir le regard libidineux des hommes. Bref il me semble y avoir là une convergence de vues et d’intérêts : pour des relations femmes-hommes apaisées et moins superficielles, cessons d’exiger que les femmes se fassent belles ! Hommes et femmes s’en porteront beaucoup mieux.
Oui mais ces études étudient précisément des femmes qui vivent en système patriarcal depuis des millénaires et où, précisément, exprimer un désir sexuel leur est souvent reproché (voire peut être dangereux pour elles), les femmes ont donc (ça on le sait), pris l’habitude de réprimer leurs pulsions sexuelles ce qui permettrait de penser qu’on peut tout à faitobtenir des résultats scientifiques comme vous le montrez sans que cela ne sufggère de la réalité des pulsions des femmes.
Quant au reste de votre argumentation, j’insiste, le fait qu’une femme soit coquette/bien habillée n’est pas le problème, le problème est de parvenir à ce que les hommes arrêtent de se croire tout permis sur les femmes. point. A nouveau, ce ne sont pas aux femmes de sans cesse s’adapter au fait que les hommes sont habitués à faire ce qu’ils veulent d’elles et à disposer d’elles sexuellement depuis des siècles. Bien évidemment, la place de la société et de simages qu’elle produit devraient accompagner ce changement et clairement, on en est loin.
Les mentalités doivent évoluer des deux côtés car les femmes tant que les hommes sont prisonnier.es de ces normes et oui évidemment aujourd’hui encore, après à peine un siècle de féminisme de nombreuses femmes intègrent le fait que seul leur physique peut être valorisé/un atout chez elles.
25% d’hommes clients? Je me méfie des chiffres liés à la sexualité. Ils sont plus ou moins élastiques selon les différentes études. Mais les femmes ne sont-elles pas la même chose? La prostitution masculine existe aussi. Serait-elle alors plus taboue?
Bonjour Sabrina,
Ma femme a trouvé votre article et je l’ai lu avec attention et je partage aujourd’hui totalement votre avis sur la nécessité de lutter contre cet asservissement que constitue la prostitution.
Pourtant je fais partie de ces 25 % d’hommes qui, comme la formule consacrée le dit si pudiquement, ont eu des rapports tarifés avec des escorts, des prostituées pour dire les choses clairement.
Mais si je prends mon clavier pour laisser ce commentaire c’est pour témoigner que ce que j’ai fait, ce n’est ni parce que je vis dans une misère sexuelle, ni parce que je ne supporte pas/plus la monogamie.
Disons que le monde psychologique de sapiens sapiens est plus compliquée que la vision un peu binaire que vous exposez dans votre article, je ne vous blâme pas, cela ne m’était pas plus accessible pour moi, il y a peu.
J’ai 50 ans et ma femme a toujours partagé mon désir et mon plaisir, c’est plutôt moi qui parfois la délaissais… emprunt à des doutes que j’étais incapable d’exprimer et dont elle n’avait en conséquence pas connaissance. Elle a beaucoup souffert de cette situation car elle n’avait pas la compréhension de ce qui se jouait, et moi j’étais également incapable de lui parler de tout ce qui m’envahissait.
Cela fait maintenant 1 an et demi que j’essaie d’y voir clair et de comprendre comment j’ai pu arriver à commettre de tels actes, à trahir celle que j’aime et à me dérouter de mes propres valeurs.
Je ne vais pas ici exposer toute ma vie, mais pour résumer, je dirais que effectivement parfois “je est un autre” et que cet autre a parfois pris le dessus sur ma raison.
Pour résumer rapidement, certains psychologues mettent en avant le concept d’enfant intérieur, facette de notre personnalité qui, faute d’amour ou suite à des violences physiques ou psychologiques, se retrouve dépassé par certains événements ce qui provoque un sentiment de culpabilité ou de honte qui perdure jusqu’à l’age adulte.
La confrontation avec des événements difficiles une fois adulte, peut alors réveiller, réactiver les maux de notre enfant intérieur qui envahissent alors l’adulte que nous sommes, lui faisant perdre le contrôle de ses actes, obnubilé par la nécessité de trouver un soulagement à une détresse intérieure incontrôlable, incompréhensible et extrêmement destructrice.
En effet, cette déconnexion subite et radicale entre les émotions ressenties par notre enfant intérieur et l’adulte que nous sommes, provoque un ardent besoin de fuite de cet inconfort et l’on se tourne alors vers des comportements addictifs compensateurs en allant au plus simple et au plus efficace…
Pour moi cela a été la pornographie, présente dans ma famille à travers des revues que j’ai pu découvrir assez facilement autour de mes 12 ans.
Puis, devenu adulte et avec l’arrivée d’internet, ce fut l’escalade progressive : les films, les sites de rencontre et sites de rencontre d’escorts. Tout cela étant accessible en quelques clics …
Je ne rentrerai pas dans le détail des heures perdues, des quantités astronomiques d’images stockées, de films conservés, de retraits d’argent sur le compte commun.
Ces actes, complètement infantiles et immatures, étant à peine cachés je risquais sans en avoir une réelle conscience de me faire prendre par ma femme… ce qui évidemment est arrivé en 2015 pour une partie de mes pratiques, puis en 2017 pour ce qui est de mes relations avec des escorts.
Le mur étant survenu, ce fut la période du déni des évidences, j’ai tout nié à ma femme qui me disait que “seule la vérité” peut être réparatrice et source d’une éventuelle reconstruction en insistant sur le fait que rien ne serait possible dans le futur avec elle sans cette vérité, mais mon esprit était lui même dépassé par l’ampleur des événements. Et lui dire la vérité c’était dire adieu à mon jardin secret vers lequel je me réfugie depuis mes 12 ans et vers lequel je trouve une paix intérieure depuis que je suis enfant (quand le monde réel devient trop insécure, quand l’orage arrive à la maison).
Mais aujourd’hui je travaille et j’essaie de mettre des mots sur ce que je vivais, sur ce que je ressentais.
Ce que je peux en dire aujourd’hui est que j’étais tellement en détresse de ne pas être à la hauteur de ce que je pensais devoir être, que j’étais tellement incapable d’aimer ma femme aussi bien que je pensais devoir le faire et que j’étais tellement défaillant à lui apporter le bien être que je pensais devoir lui apporter, que cela réactivait alors un malaise familier à celui vécu dans mon enfance, malaise fait de disputes, de risques de ruptures, d’une position d’enfant-réparateur de mes parents, de leur couple, d’une maman qui disparait soudain sans qu’on m’en donne la raison (en maison de repos) ou d’une sœur qui disparait de la maison peu après sa naissance (confiée à sa grand mère pour être élevée)… malaise du à une insécurité affective dans un environnement d’une grande fragilité ou tout semble pouvoir s’écrouler en une seconde, un univers d’une autorité excessive et un enfant chargé de la nécessité de réussir pour ses parents (eux mêmes élevés sans parents ou en rupture de leur milieu familial).
Bref, comme je le dis parfois, je n’ai pas le sentiment d’avoir eu une enfance malheureuse mais… aujourd’hui je constate que j’ai un trou dans ma mémoire de ma naissance à mes 12 ans environ.
Mon comportement addictif m’a emmené très loin… très loin pour trouver une sorte de paradis artificiel illusoire… jusque dans les bras d’escorts avec lesquelles l’enjeu n’était pas “simplement” le sexe, mais le besoin d’être accueilli avec tous mes doutes sur moi, toutes mes souffrances intérieures, toute mon impuissance à faire face à ce que je pensais devoir être…
Parmi tous ces hommes qui ont recours aux prestations tarifées, j’imagine que certains ont la même motivation qui, finalement, nous rend complice d’une forme d’esclavage de la misère humaine.
La seuls chose qui m’est interpellée pendant cette période de dérive est le débat sur la pénalisation des clients des prostituées. Effectivement, le gentil petit enfant (intérieur) cherchant à être parfait pouvait difficilement risquer d’être rattrapé par la police…
Inutile de préciser que je suis donc pour la pénalisation des clients (et pour un accompagnement des prostituées françaises et étrangères pour qu’elles puissent espérer une autre vie), que je suis pour de plus grandes restrictions d’accès aux sites pornos et une condamnation de sites comme Vivastreet pour permettre de mettre en relation des prostituées et des clients.
Le sexe sans entrave de 1968 est devenu “avec l’accès à la pornographie en un clic” une sexualité sans conscience et déshumanisée pratiquée de plus en plus tôt… les émotions sont refoulées, les personnes sont brisées…
Voici en quelques mots le témoignage que je voulais apporter pour expliquer que la réalité de ce phénomène peut-être aussi plus compliquée qu’elle peut sembler de prime abord.
Depuis 15 mois nous sommes suivis par un thérapeute et moi de mon coté j’ai un suivi thérapeutique également pour comprendre comment à un moment j’ai perdu le contrôle de mes décisions qui engageaient ceux que j’aime (j’ai perdu pied alors que j’avais tout ce que je souhaitais dans ma vie, un super boulot, une femme que j’aime et qui m’aimait et des enfants qui ont encore besoin de la stabilité familiale).
Un dernier mot pour ma femme que je n’ai – malgré tout – jamais cessé d’aimer et que je remercie du fond de mon cœur pour sa volonté d’essayer de comprendre et qui a souhaité se battre avec moi pour ne pas voir sombrer notre famille. Ses lectures sur le net m’ont permis d’accepter que j’étais dans l’addiction à la pornographie, et de sortir peu à peu du déni. Elle m’a demandé de ne plus consulter de pornographie et de lui parler si l’envie arrivait.
Aujourd’hui j’ai commencé à prendre conscience de ce malaise et des envies qui en découlent et je me questionne sur le pourquoi, je me mobilise sur d’autres choses comme ma famille pour tenter d’avancer.
Pour creuser le sujet de l’enfant intérieur, lire Moussa Nabati ou Margaret Paul.
Pierre
Bonjour Pierre et merci de ce témoignage.
Pour être très brève, je dirais que, peu importe ce que nous vivons, il n’existe, à mon sens, aucune excuse valable qui atténuerait le fait d’acheter le corps et le consentement d’une autre personne.
Cela n’empêche pas de “comprendre” ce qui se joue dans la tête d’un client mais je préfère rappeler ce qui est pour moi la racine du problème.
De nombreuses personnes ont des parcours de vie extrêmement difficiles et ne vont pas pour autant acheter le corps d’une autre personne ou se servir de cette souffrance passée pour atténuer ou justifier cela. Je suis bien consciente que notre société et son histoire atténuent ce geste et nous sommes pétris de cette culture (mais nous étions aussi pétris de la culture de l’esclavage fut un temps et, en ce sens, nous devons travailler sur nous pour nous sortir de ces schémas quand ils sont toxiques pour nous ou les autres).
J’aimerais que vous écoutiez ce podcast/interview de la féministe Florence Montraynaud qui reflète plutôt bien ce que je pense à ce sujet : https://shows.pippa.io/les-couilles-sur-la-table/5af9be3c9da871234c0ecf97
Une fois que vous l’aurez écouté il serait intéressant que vous reveniez me dire ici ce que vous en avez pensé, notamment sur l’égoïsme des clients dont elle parle et qui, selon moi, un problème central. En effet, de nombreuses femmes, malgré des parcours de vie tout aussi horribles que les hommes ne se croient pas pour autant en “droit” d’acheter le corps d’un autre ou de se permettre cette “faiblesse” et cela en dit long sur les racines de la prostitutuion qui relève d’inégalités homme-femme profondément ancrées dans nos sociétés : on se permet de faire au corps des femmes des choses impensables dans l’autre sens.
Bien à vous.
Eric n’a pas totalement tort
“Le client de prostituée aimerait que les autres hommes sachent se retenir de vouloir fourrer leur bite dans les vagins/bouches/anus de leur femmes/soeurs/filles mais demande systématiquement que l’on fasse preuve d’indulgence dans son cas. Schizophrénique…”
Le client de prostituée n’existe pas…
Oui de même qu’il n’y a pas de “communauté musulmane” agissant et pensant comme un seul être mais ce n’est pas ce que je dis. Avez-vous discuté avec des clients de prostituée qui ne tiennent pas ce discours ?
J’ai rencontré quelques escort. Je suis à mille lieux de tenir ce discours
“un acte qui ne transfère pas votre souffrance sur d’autres” ; “sur l’autel de l’égoïsme et de la lâcheté de certains hommes qui s’accrochent à un monde dans lequel leur vision écrase tout sur son passage. Rien d’autre.”
Il EXISTE de belles rencontres. cOMME AVEC CETTE FEMME DONT LES YEUX BRILLAIENT SUR LE PALLIER DE LA PORTE QUAND JE SUIS PARTI. Probablement à cause de mon jeune âge, de ma plastique avantageuse, de mon comportement. Vous ne DÉTENEZ pas le savoir absolu et n’êtes pas dans la tête de ces femmes (ni de ces hommes), désolé
Fausse manip typographique
J’écoute tout simplement ce qu’elles disent loin de leurs clients dont elles ont intérêt à flatter l’ego 🙂
Je ne prétends absolument pas détenir la vérité mais je me base sur des faits (récits, témoignages nombreux). Quand l’ultime majorité des prostituées tient un certain discours je l’entends et je me demande ce que nous pouvons faire pour supprimer la souffrance qui est la leur. Cette souffrance résulte d’une situation dans laquelle elles se retrouvent parce qu’elles sont en situation de précarité économique, aspect fondamental de la prostitution sur lequel tous les clients font étrangement l’impasse. Je ne nie absolument pas qu’il existe de bons moments dans ces situations, comme il en existe pour les femmes battues avec leurs compagnons.
Croyez-vous sincèrement que les prostituées que vous cotoyez se comportent absolument naturellement avec vous ? Vous êtes leur source de revenu, soyons sérieux. Leur métier est de vous faire croire cela, justement pour que vous reveniez. Elles ne vont pas vous dévoiler leurs problèmes et leurs questionnements puisque vous venez dans l’espoir de VOUS faire plaisir. Vous n’allez pas voir une prostituée en bon samaritain, vous y allez pour vous et vous payez pour ce moment que vous pourriez avoir gratuitement parce que vous achetez la tranquillité. Vous achetez le consentement, vous achetez le fait de pouvoir faire ce que vous voulez sans avoir à montrer un beau visage en retour. Vous achetez la paix et le silence. Vous achetez l’assurance d’une relation à sens unique où la prostituée est là uniquement pour vous satisfaire, c’est son métier. Et c’est ce qui fait qu’un client de prostituée ne poura que très exceptionnellement voir l’envers du décor. Vous pouvez utiliser tous les stratagèmes pour vous convaincre du contraire, cela ne change pas la situation pour autant. D’ailleurs la plupart des clients refusent inconsciemment de voir cet envers. C’est trop pénible, cela vous ramènerait à des questions trop dures. Vous payez pour vous amuser, voir votre ego flatté et disposer du corps de l’autre contre rémunération, pas pour voir les ravages que tout cela peut causer chez la personne en face.
De toute façon, vous êtes client et je ne m’attends pas à ce que vous rejoigniez mon avis. Bonne journée Raphael.
Vous n’avez rien compris. Votre comparaison avec les femmes battues est douteuse. Vous n’avez pas plus de légitimité que moi pour dire à quel point unetelle ou unetelle fut naturelle avec moi sur tel ou tel point
“Elles ne vont pas vous dévoiler leurs problèmes et leurs questionnements puisque vous venez dans l’espoir de VOUS faire plaisir [+ bla bla bla]”
Vous n’en savez absolument rien. Rien du tout. Comme la plupart des gens vous spéculez, c’est plus confortable que produire un réel raisonnement et se questionner
Vos réflexions sur le sujet sont creuses, pauvres, péremptoires, partiales, partielles.. le pur fruit d’un endoctrinement violent et d’une humilité au raz des PÂQUERETTES
Je ne vous remercie pas pour la non réponse à mon mail sur les jambes arquées que j’ai eu la naïveté de vous écrire après avoir acheté votre livre. Miskine, pitoyable et mesquin…
Le niveau est bas ici c’est terrible. Bon fallait s’y attendre avec une féministe, je suis trop utopiste. Bonne année Sabri, bisous bisous 🙂
Je vais me répéter : je ne prétends absolument pas détenir la vérité. Je me base sur des faits (récits, témoignages et reportages nombreux). Chacun peut avoir un ressenti, positif ou négatif. L’idée que j’ai voulu exprimer est que d’après votre témoignage vous indiquez que cette personne a pris du plaisir etc. mais :
Certes, vous pouvez tous deux avoir pris un minimum de plaisir lors de ce moment mais prenons de la hauteur et évitons de nous baser sur le simple ressenti d’un instant. Votre manière de vous exprimer dans votre dernier commentaire montre que vous ne cherchez pas à débattre mais plutôt à imposer vos idées. Ce n’est personnellement pas mon cas et je pense profondément que ni vous ni moi ne détenons la vérité.
Concernant votre mail, vous devez prendre conscience que je travaille et que je reçois des dizaines de mails chaque jour. Je prend déjà le temps de répondre à chaque commentaire et je fais vivre le blog. Je réponds systématiquement aux mails que l’on m’envoie mais je ne peux pas tout le temps répondre de manière précise (et faire des recherches) à chaque sollicitation.
Bonne année à vous aussi 😉
Article intéressant merci!
Voila un doc qui permet de mettre des visages sur ces dames et ces messieurs qui font face tous les jours a la misere humaine….
https://www.youtube.com/watch?v=Gm_FGvwF6ts
Merci Sylvain, oui je l’avais visionné il y a quelques années. Ce problème de la prostitution, comme problème de société, est très complexe quand il s’agit de décider de lois. Personnellement je n’ai rien contre les personnes qui décident de se prostituer de leur plein gré et je trouve qu’il faut en faire des citoyens comme les autres. En revanche il faut à tout prix se saisir du problème des réseaux et de ceux qui forcent les femmes à exercer contre leur gré ce métier.
tOTALEMENT D’accord avec toi ! qu’on aime ou qu’on aime pas ce metier existe et il faut le prendre en compte (c’est pas une fatalité, je serais heureux qu’il disparaisse car cela voudrait dire qu’il n’y a plus de problème dans notre société). il serait temps de protéger ces femmes/hommes et de leurs donner la parole. après tout, ce sont eux qui s’y connaissent le mieux sur ce sujet.
en tout cas merci pour ton blog, tu es très intéressante, continue comme ça, tu fais réfléchir beaucoup de gens!
Merci Sylvain, ce que tu dis me touche beaucoup car c’est bien là le but. Ecrire des articles comme des bouteilles à la mer, non pas pour imposer mon avis mais échanger avec le collectif, recréer une réflexion intelligible entre les êtres 🙂
Merci à toi.
Schopenhauer… J’ai lu son “essai sur les femmes” il y a plusieurs années, mais je me rappelle m’être dit que s’il n’était pas déjà mort, je m’en serais chargée moi-même ! Bon, j’exagère un peu, mais chaque fois que je vois “Schopenhauer” et “femmes” dans la même phrase, je sens que je vais m’énerver. Tu as écrit un article très intéressant que j’ai lu avec attention, j’aime la conclusion !
et pendant que j’y pense, mon coeur se serre chaque fois que je passe sur les routes nationales de france, quel que soit le departement, et que je vois ces camionnettes blanches sur le bas-cote. et je me demande aussi ce que ces messieurs peuvent bien raconter au téléphone (à leur femme ?) en s’y dirigeant…
Merci Iza 🙂
Ta phrase sur Schopenhauer m’a bien fait rire ! 🙂
Mon cœur aussi se serre, surtout quand il m’arrive de croiser certains regards qui semblent dire “j’ai envie d’être partout sauf ici à faire ce que je fais”…
Mon quartier est un quartier où il y a traditionnellement des prostituées. Il y a encore quelques années, il y avait des préservatifs usagés un peu partout, notamment devant l’école primaire, et un gros trafic automobile juste sous nos fenêtres avec des clients qui “tournent” pour choisir une prostituée, s’arrêtent pour négocier les tarifs ou vont retirer des billets au distributeur. Lorsque certains riverains se sont battus pour que la police les oblige à s’exiler quelques rues plus loin, une de mes voisines m’a avoué que, souvent, quand elle croisait une de ces femmes la nuit elle lui faisait un doigt d’honneur ou l’insultait par la vitre de sa voiture.
Je lui avais patiemment expliqué que ce n’était pas les prostituées qu’il fallait blâmer et que, aussi insoutenable que ça soit de devoir côtoyer de si près ce que l’humanité produit de pire, il fallait au contraire soutenir ces femmes. Leur montrer que, malgré la laideur de ce qu’elle voit chaque jour, de belles choses existaient aussi et qu’elles ont droit à leur part, qu’elles ne sont pas des sous êtres humains, des déchets de notre société ou des suppôts de Satan. Mais c’est très dur de faire passer ce type d’idées. Les prostituées se prennent en pleine face la misère sexuelle des hommes, la violence et la précarité économique et doivent en plus assumer les insultes et les regards haineux des non-clients… quelle vie…
En effet ! Je me rappelle également avoir lu dans un livre de Gérard Leleu (le traité des caresses ?) une introduction mentionnant des prostituées qui avaient testé des massages sur leurs clients, au lieu de sexe. Non seulement les clients en étaient ressortis bouleversés (ils n’avaient pas l’habitude d’être touchés ?) mais le regard des prostituées sur ces hommes avait changé, moins de mépris, plus d’humanité…
Ah oui, étonnant !
Sérieusement Eric tu lis vraiment ce blog ou t’es le genre de vieux mec frustré derrière son écran qui n’à que ça à faire de venir emmerder les blogueurs ? Est-ce que cet article ou n’importe quel autre de ce site te semble “anti-homme” ? Si oui, regarde tes propres œillères avant de croire que les autres en portent. Sabrina donne son avis, elle parle sans tabou de sujets qui dérangent, si cela te révulse, que tu te sens attaqué, cherche les raisons dans ton esprit avant de venir t’épancher ici alors que personne ne t’a rien fait.
Le but de cet article c’est justement d’interpeller directement les clients de prostituées. Si tu en fais partie dis-le ça ira plus vite. On comprendra mieux pourquoi t’essaies de nous convaincre que c’est une bonne chose 🙂
Désolé Sabrina mais je te suis en “sous-marin” depuis quelques mois et ce mec est insupportable, on dirait qu’il s’amuse systématiquement à dire le contraire de ce que tu dis comme s’il n’avait que ça à foutre de passer sa journée derrière son écran à te critiquer. Soit c’est un troll soit c’est un con mais franchement on s’en fout, il n’apporte rien à ton blog à part nous décourager de lire les commentaires avec ses pavés. Il se permet de te faire des réflexions personnelles déplacées et tu es bien gentille de lui répondre, beaucoup n’auraient pas ta patience.
Laisse tomber, bannis-le, pitié. C’est évident qu’il est soit totalement con et fermé d’esprit soit un pauvre type qui a besoin d’échanges de ce genre pour se sentir vivre. Il ne comprend pas qu’on puisse penser différemment de lui, qu’il reste à tourner en rond devant son PC (ou qu’il aille aux putes comme il doit le faire pour s’être senti aussi touché 🙂 ) mais ne rentre pas dans son jeu malsain.
Éric tu nous fatigues, va faire une psychothérapie et arrête d’emmerder le monde ! (puisque Sabrina refuse visiblement de s’abaisser à ton niveau et d’employer des arguments aussi déloyaux que les tiens, je mouille ma chemise avec plaisir).
Merci pour ton commentaire. Comme à chaque fois nous ne sommes pas d’accord sur certains sujets. Le but d’un blog est d’exprimer un avis personnel, c’est le cas avec certains articles de CaSeSaurait. Je suis ouverte au débat du moment où c’est constructif et qu’il n’y a pas de jugement ou d’attaque systématique. La preuve, je publie systématiquement tes commentaires et je prends le temps d’y répondre. Maintenant, saches qu’à l’avenir si tes commentaires ne semblent pas vouloir lancer un débat constructif, ils resteront lettre morte.
Je n’ai aucun problème avec les hommes, la preuve je te réponds 🙂
Bonjour Sabrina.
Quelle énergie déployée pour toutes ces malheureuses qui subissent dans l’immense majorité une misère personnelle, sociale et/ou la tyrannie d’une mafia patriarcale sans scrupule (pléonasme non ?).
La guerre aussi est vieille comme le monde, ça ne justifie rien en effet.
Je m’élèverais volontiers contre l’image déplorable que tu dresses de la gente masculine en te donnant des contre exemples, mais le fait est que la réalité te donne raison sous bien des horizons.
Il y a des nuances et des multiples façons d’aborder la question, je pense qu’on doit t’opposer (ou alors ça ne va pas tarder…) un tas d’arguments plus ou moins douteux, plus ou moins « tiré par les cheveux » et pourtant tu as raison sur l’essentiel :
C’est inadmissible !
La seule fois qu’une prostituée est entrée dans ma voiture, c’était pour la raccompagner en stop jusqu’à son hôtel. Elle ne parlait pas français et n’a pas compris lorsque je lui ai demandé comment l’aider (forcément !), mais ses larmes étaient réelles et elles restent gravées dans mon esprit et mon cœur. Souvent je me demande quoi faire…
On se demande souvent quoi faire, toi au moins tu cries, tu alertes et je t’en remercie car ça tient en éveil quand la conscience s’assoupit. Que notre confort est amer !
Si seulement chaque homme était éduqué dans la connaissance des conséquences réelles de ses attitudes, et chaque femme dans la certitude de sa vocation à accompagner la croissance spirituelle du monde.
Et pourtant j’y crois.
J’imagine qu’il doit être douloureux d’être associé malgré soi à ce genre de comportement quand on est un homme mais il est évident que je ne parle là que de ceux qui le font, c’est le but. Je me fiche totalement des arguments de mauvaise foi que l’on pourrait venir m’opposer, je sais ce que je pense et pourquoi. Je sais à quel point ils sont nombreux ceux à se mentir à eux-mêmes, se trouvant des excuses et mettant leurs mauvaises actions sur le dos de la fatalité… peu m’importe, je sais que j’ai effectué ce travail sur moi, je ne m’attarde pas avec ceux qui n’en font pas également preuve un tant soit peu.
Mon cri, avec d’autres, résonne sur les fils de la toile Internet et servira à ce à quoi il doit servir… je n’en attends rien. Comme tu le montres si bien avec ton exemple personnel, des petites actions valent parfois bien plus que de grands discours et peuvent résonner longtemps dans un cœur meurtri.